Projet Athlètes en transition : Magali Tisseyre (première partie)

Magali Tisseyre. ©Guillaume Vincent

Voici la suite de la série intitulée Projet Athlètes en transition (ATP). Ces chroniques sont le fruit de mes discussions informelles avec certains de nos athlètes vedettes des Laurentides : Magali Tisseyre, Xavier Desharnais, Ariane Lavigne et Erik Guay.

Pour lire la genèse de cette série : tremblantexpress.com/projet-athletes-en-transition-ariane-lavigne-premiere-partie

La chronique de ce début de mois met en vedette Magali Tisseyre montée deux fois sur le podium aux Championnats du monde de triathlon 70.3. Elle vient me retrouver le 17 août 2022, sur un balcon près du centre névralgique de l’Ironman. Pour l’instant, tout est calme.

John Maunder : Tout d’abord, comment vas-tu ?

Magali Tisseyre : Je vais plutôt bien… je vais mieux, disons. Pas parfaite, mais heureuse.

J.M. : Commençons par le commencement. Qu’est-ce qui t’a poussée sur la voie de l’athlétisme ? Un talent naturel ? La famille ou les amis ? L’amour de la vitesse ?

M.T. : J’ai fréquenté une école privée où les élèves se plaisaient à juger. J’étais un peu petite, un peu fluette, je m’habillais peut-être différemment… pour plusieurs raisons, je ne me sentais pas à ma place. Même en cours de gymnastique – que j’aimais beaucoup parce que nous portions des uniformes et que tout le monde se ressemblait – je n’étais pas choisie pour faire partie d’une équipe… jusqu’à ce qu’ils découvrent mes talents.

Ma mère était douée pour de nombreux sports, une vraie kamikaze. Elle encourageait la maîtrise dans le sport et dans l’art (peu savent que Magali a été une excellente violoniste, elle a étudié cet instrument pendant 11 ans). Instinctivement, j’ai compris que je devais faire quelque chose en dehors de l’école. J’ai donc pratiqué tous les sports, en particulier les vrais sports des Laurentides comme le ski, la planche, le hockey, le vélo et la course à pied. J’ai encore du métal dans la jambe après me l’être cassée en « boarder-cross » !

Mon père est décédé vers mes 11 ans. À peu près à la même époque, j’ai participé à ma première course de cross-country… et j’ai battu toutes les filles et tous les garçons. Je voulais aussi battre le professeur, mais il était loin devant. J’ai aussi marqué le dernier but d’un grand match de hockey !

J.M. : Tu t’es donné une chance de trouver ton talent.

M.T. : Je suppose que je le cherchais… ou que j’essayais de trouver ma place.

J.M. : T’es-tu sentie fière ?

M.T. : Je me suis sentie acceptée dans une certaine mesure, mais jamais complètement ou inconditionnellement… il est devenu de plus en plus évident que la popularité était basée sur la réussite de performances.

J.M. : Avais-tu confiance en toi ?

M.T. : Un peu seulement. Non, ce n’était pas vraiment de la confiance… J’avais toujours en tête : « Suis-je assez bonne ? ».

J.M. : Qu’est-ce qui t’a le plus plu dans ta vie d’athlète ?

M.T. : Je m’intéressais aux aspects techniques de l’entraînement pour le triathlon. Je n’aimais pas souffrir, mais j’aimais me plonger dans l’apprentissage. Simon Whitfield, champion olympique de triathlon, m’a dit : « si tu t’inquiètes des résultats, concentre-toi sur le processus ». Ce qui me plaisait, c’est de comprendre et maîtriser le geste technique.

Ma première vraie victoire en triathlon a été à la Coupe du Québec – même si j’ai été la dernière à sortir de l’eau… mais avec le temps et beaucoup de concentration, ma natation s’est améliorée, et c’était très motivant. Il y a aussi le fait que nous nous entraînions et concourrions dans un cadre magnifique, comme Maui – un mélange de paradis et d’enfer. C’est un sentiment incomparable. Parfois, la magie opère.

Par exemple, j’avais une bonne avance lors d’une course importante au Brésil (les championnats du monde de triathlon 70.3), mais je perdais rapidement du terrain… lorsque de gros nuages noirs se sont formés. C’est exactement ce dont j’avais besoin ! La pluie m’a rafraîchie et a ralenti le coureur derrière moi. Et ma mère, mon frère et mes amis étaient là pour le voir.

Boise, dans l’Idaho, a également été une course exceptionnelle, car j’y ai percé les rangs – en battant un des meilleurs triathlètes au monde.

Mont-Tremblant a toujours été remarquable, mais j’ai particulièrement aimé descendre la montée Ryan en route vers la victoire. Ça me rappelait toutes les fois où j’empruntais cette route à bicyclette lorsque je travaillais à la montagne quelques années auparavant. (Fin de la première partie)

 

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Dr. John Maunders

 

John Maunders14 Posts

Le Dr. John Maunders a exercé 25 années en médecine familiale, dont 20 en urgence et soins intensifs. Il porte un intérêt naturel pour l’activité physique de toutes sortes en tant que participant, entraîneur et médecin. Dr. John Maunders has spent 25 years in family medicine including 20 years in emergency and intensive care. Natural interest in physical activity of all sorts and seasons, as participant, coach, or physician.

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