Projet Athlètes en transition : Magali Tisseyre (deuxième partie)

Magali Tisseyre. ©Guillaume Vincent

Ceci est la suite de la série intitulée Projet Athlètes en transition (ATP) et la deuxième partie de l’entretien avec la triathlète Magali Tisseyre. Les chroniques sont le fruit de discussions informelles avec certains de nos athlètes vedettes des Laurentides : Magali Tisseyre, Xavier Desharnais, Ariane Lavigne et Erik Guay.

Retrouvez la genèse de cette série ainsi que la première partie de l’entretien avec Magali Tisseyre à tremblantexpress.com/author/jmaunders

John Maunders : Le programme d’entraînement te manque-t-il ?

Magali Tisseyre : Au début, il ne me manquait pas du tout. […] Ensuite, étant étudiante, j’ai réalisé que de planifier les entrainements m’aidait à intégrer le sport dans ma vie, à m’organiser et à aller chercher un sentiment d’accomplissement au quotidien.

J.M. : Il y a peut-être quelque chose contre nature à n’avoir comme seul objectif que de performer dans le sport. Avais-tu envie de faire quelque chose de complètement différent bien avant ta retraite ?

M.T. : […] Toute mon énergie allait dans la réalisation de mon objectif. Les autres sports que j’aimais et le travail intellectuel me manquaient. En même temps, j’étais dans le moment présent. Je ne rêvais pas à autre chose. Une nuance cependant : l’un de mes entraîneurs voulait que j’incarne entièrement mon identité de triathlète. Cela m’a toujours fait peur. […] Je réalise maintenant comment cet équilibre est extrêmement important pour le bien-être ainsi que pour le succès sportif à long terme puis l’après-carrière.

[…] J’ai sauté cette étape de ma vie où j’aurais eu envie de fonder une famille. Cela n’est pourtant pas un regret, car je ne le ressens pas aujourd’hui comme un manque. Je suis mariée et j’ai une famille autour de moi. Je sens que j’ai cet amour qu’une mère donnerait à ses enfants, mais je crois que cela peut être fait de plusieurs façons. Par exemple, par le travail ou avec les proches.

J.M. : Qu’est-ce qui était important pour toi à l’époque… et aujourd’hui ?

Magali Tisseyre. ©Guillaume Vincent

M.T. : À l’époque : me sentir aimée, appréciée et avoir ma place dans la vie.

Aujourd’hui : avoir un but plus important dans la vie… faire quelque chose pour les autres, pas seulement pour le développement ou l’avancement personnel… donner en retour… laisser une trace significative… apporter quelque chose au monde.

J.M. : On dirait que tu gravis les niveaux de la pyramide de Maslow

M.T. : Vers la réalisation de soi ? Peut-être ! [Rires]

J.M. : Aimerais-tu enseigner ?

M.T. : Oh oui, si je développais mes connaissances et que j’avais quelque chose à dire, je serais fière d’enseigner. Ou peut-être, de devenir coach, mais je veux prendre le temps de bien me préparer avant de le faire. Je veux y mettre toute l’énergie que j’ai mise dans mon développement d’athlète. Et cette fois, c’est aussi pour les autres que je ferai cet effort.

J.M. : La façon dont les autres te perçoivent a-t-elle changé ?

M.T. : Peut-être que certains ont trouvé cela étrange que je disparaisse de la scène du triathlon. D’autres apprennent à mieux me connaître en tant que personne, et c’est une bonne chose. Je veux être connue pour ce que je suis, pas pour mes performances.

J.M. : La façon dont tu te perçois a-t-elle changé ?

M.T. : Mon estime et ma vraie confiance en moi se sont un peu améliorées, mais ce n’est pas parfait. J’ai plus de compassion envers moi-même et j’en ressens plus de la part d’autrui. Lorsque je courais, la volonté de réussir s’est finalement retournée contre moi. […]

Lorsque j’ai cessé de courir, il m’a été difficile de répondre à la question : « Quelles sont vos compétences ? ». J’étais très triste au début de ma retraite.

Aujourd’hui, grâce à ma propre expérience, à l’étude de la psychologie et à l’exploration de différentes philosophies, dont le bouddhisme, je pense que la véritable force est dans la résilience. Cela commence par l’acceptation de soi… dans la réussite comme dans l’échec.

Ça m’aide d’avoir un partenaire qui renforce mon sentiment d’être aimée et considérée, indépendamment d’une victoire ou d’autres succès.

J.M. : Que fais-tu aujourd’hui ?

M.T. : Forte de mon expérience d’athlète, de ma maîtrise en kinésiologie et de mon baccalauréat en psychologie, je m’intéresse au coaching. J’ai quitté le triathlon pour y revenir avec une nouvelle perspective. Je prends un peu de temps pour réunir ces aspects de ma vie, conceptualiser les choses, acquérir les connaissances nécessaires. Voici ma feuille de route !

J.M. : En avant toute, Magali !

 

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Dr. John Maunders

 

John Maunders14 Posts

Le Dr. John Maunders a exercé 25 années en médecine familiale, dont 20 en urgence et soins intensifs. Il porte un intérêt naturel pour l’activité physique de toutes sortes en tant que participant, entraîneur et médecin. Dr. John Maunders has spent 25 years in family medicine including 20 years in emergency and intensive care. Natural interest in physical activity of all sorts and seasons, as participant, coach, or physician.

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