Projet Athlètes en transition : Xavier Desharnais (première partie)

©Courtoisie

Voici la suite de la série intitulée Projet Athlètes en transition (ATP). Ces chroniques sont le fruit de mes discussions informelles avec certains de nos athlètes vedettes des Laurentides : Magali Tisseyre, Xavier Desharnais, Ariane Lavigne et Erik Guay.

Retrouvez la genèse de cette série à tremblantexpress.com/author/jmaunders

J’ai rencontré Xavier Desharnais il y a quelques années à la Traversée du lac Tremblant. Deux fois champion de la Traversée internationale du lac St-Jean, il se remettait d’une blessure au bras. Il avait généreusement accepté de nous aider pour notre course. Cela a vraiment mis en avant la Traversée du lac Tremblant. Il a fait une excellente présentation de motivation la veille de la course, puis il l’a gagné sans effort apparent. Après tout, il ne s’agissait que de 12 km (il a nagé jusqu’à 57 km sans escale).

Xavier a manifestement fait preuve de détermination, de persévérance, d’humilité et de patience lorsqu’il s’agissait d’atteindre ses objectifs. Ce sont des traits de caractère déjà rencontrés dans le cadre du projet Athlètes en transition.

Avec le temps, j’ai appris que cet homme aux intérêts multiples cherchait quelque chose de plus et envisageait une carrière dans la médecine. Je l’ai vivement encouragé.

Voyons comment Xavier a évolué.

John Maunders : Comment vas-tu ?

Xavier Desharnais : Un peu fatigué, mais bien.

J.M. : Pourquoi fatigué ?

X.D. : J’ai un bébé d’un an ! Il se réveille vers 4 h du matin. C’est la fatigue cumulative.

J.M. : Comme pour un entraînement ?

X.D. : En fait, peut-être qu’une fois réveillé, je devrais aller m’entraîner, mais je suis trop fatigué. Lorsque je m’entraînais, je me levais tous les jours à 5 h, mais je pouvais dormir le dimanche. C’est ça que je trouve le plus difficile. En même temps, ça en vaut la peine.

J.M. : Commençons par les questions de base : comment ton chemin d’athlète a-t-il commencé ? Quelles ont été tes motivations ? Du talent naturel, la famille et les amis, un besoin d’excellence ?

X.D. : Au début, c’était pour faire comme mon frère et mon père, qui faisaient beaucoup de sport. Mais une fois que j’ai commencé à nager, j’ai développé une passion pour l’eau. Je n’étais pas nécessairement le meilleur, mais j’aimais le fait qu’on puisse s’améliorer tranquillement. Dès l’âge de 13 ans, ce qui m’a motivé, c’est de devenir un champion.

J.M. : C’est intéressant, parce que certains pensent qu’il faut commencer à trois ans pour être champion du monde.

X.D. : Avant 13 ans, je faisais aussi d’autres sports. C’est quand j’ai décidé de me concentrer sur la natation que j’ai obtenu de meilleurs résultats. J’avais 13-14 ans.

J.M. : Une autre question de base : quelle a été la meilleure chose dans ta vie d’athlète ?

X.D. : Est-ce que je peux t’en donner plus d’une ?

J.M. : Bien sûr.

X.D. : De réaliser que tous les efforts étaient payants, quel que soit le classement. Et si le doute s’invitait pendant la course, je la terminais quoiqu’il en coûte et j’étais prêt pour un autre défi le lendemain.

Le sentiment de bien-être après chaque entraînement m’aidait aussi à toujours être bien dans ma peau.

Dans le sport de natation en eau libre, on est solidaire ; les adversaires deviennent des amis. Nous partageons les mêmes entraînements, les mêmes difficultés et les mêmes sacrifices. Aujourd’hui encore, ces amis m’accueilleraient sans problème si je sonnais à leur porte.

Il y a une autre chose. C’est la sensation d’être dans l’eau, seul au milieu d’un lac ou au fond d’une piscine, coupé du reste du monde. C’est une sorte de méditation.

J.M. : C’est une belle image. Je pense que les vrais nageurs te comprendront. Pourtant, est-ce qu’il y a quelque chose de surnaturel ou d’inhabituel d’avoir pour objectif d’être champion du monde ou de gagner la Traversée du lac St-Jean ?

X.D. : Quand tu décides à 13-14 ans de t’investir dans un sport, tu ne réalises pas vraiment quel sera l’enjeu. Tu sais qu’il va falloir que tu t’entraînes, mais tu ne réalises pas que ça va être toute ta vie pendant 10-15 ans, que tu vas devoir te coucher tôt, faire attention à ce que tu manges, ne pas sortir avec tes amis du CÉGEP. Puis plus tu vieillis, moins tu te poses de questions.

À l’université, j’ai réalisé que c’était vraiment un chemin différent que j’avais pris. Dans mon cercle d’amis, j’étais tout seul sur ce chemin.

À suivre…

 

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Dr. John Maunders

 

John Maunders14 Posts

Le Dr. John Maunders a exercé 25 années en médecine familiale, dont 20 en urgence et soins intensifs. Il porte un intérêt naturel pour l’activité physique de toutes sortes en tant que participant, entraîneur et médecin. Dr. John Maunders has spent 25 years in family medicine including 20 years in emergency and intensive care. Natural interest in physical activity of all sorts and seasons, as participant, coach, or physician.

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