À l’âge de treize ans, je mesurais 1,52 m. J’ai conservé cette taille au cours des cinq dernières décennies. Mes suspensions aux barres fixes, tête en bas, n’ont jamais réussi à allonger mes petites jambes. Non seulement je suis petite, mais je ne suis pas très douée pour le saut en hauteur. Seuls les petits sauts rapides pour sauter à la corde me sont faciles ; sauter très haut n’est pas dans mes compétences.

C’est pourquoi le basket-ball ne m’a jamais attirée.

La joie de bouger

Une rencontre fortuite à l’Îlot Sportif Erik Guay a bousculé mes a priori sur ce sport.

Des dizaines d’adolescents jouaient au basket-ball sur un magnifique terrain en plein air. Quelques-uns faisaient du skateboard sur le trottoir voisin. Un jeune homme courageux tentait (en vain) de lever la roue avant d’un vélo récalcitrant.

Ce qui a attiré mon attention, c’est que certaines des jeunes femmes qui jouaient au basket-ball étaient de ma taille et, d’après ce que j’ai pu voir, n’étaient pas plus douées que moi pour sauter haut. Cela ne semblait pas les gêner outre mesure. Elles ne marquaient pas, mais elles jouaient avec enthousiasme. Quelles que soient leurs compétences, tous ces enfants, sans exception, étaient dans l’instant présent. Tous profitaient du beau temps printanier. Ils jouaient, bougeaient, riaient.

Le plaisir de jouer

N’ayant rien à perdre, j’ai décidé de réessayer le basket-ball.

J’ai driblé le ballon d’un bout à l’autre du terrain. J’ai tenté plusieurs tirs à partir de la ligne des lancers francs, mais j’ai manqué le panier presque à chaque fois.

Ces enfants sur le terrain ont été une source d’inspiration. Mais pas de la manière dont on pourrait s’y attendre. Ils ne m’ont pas incitée à m’entraîner pour devenir une légende du basket-ball. Non, le plaisir qu’ils prenaient à juste jouer m’a amenée à les imiter.

À défaut de devenir championne de basket, je me serai bien amusée.

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