Projet Athlètes en Transition : Ariane Lavigne (Première partie)

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Ceci est la première interview d’une série appelée le Projet Athlètes en Transition (PAT). Il s’agit de discussions informelles avec quatre athlètes superstars des Laurentides.

L’idée du PAT m’est venue lors d’une randonnée dans les Rocheuses cet été, loin de mes tâches habituelles. J’ai pensé aux défis et aux avantages d’essayer de nouvelles choses… la transformation, la polyvalence, l’équilibre et surtout, la croissance… ou, pour faire plus chic, la neuroplasticité. J’ai pensé à Ariane, Magali Tisseyre, Xavier Desharnais et Erik Guay, que j’ai eu la chance de rencontrer au fil des ans en m’impliquant dans divers clubs et évènements sportifs locaux. Ces athlètes se sont tout récemment retirés de la compétition pour entamer les prochaines grandes phases de leur jeune vie. Ils (ou elles) sont en transition, ou en transformation.

En plus de leur talent, ces quatre superstars ont une éthique irréprochable. Elles sont dotées de patience, de créativité et – croyez-le ou non – de l’humilité acquise en essayant encore et encore de réussir pendant de nombreuses années. Malgré leurs différences de personnalité, elles ont toutes participé à l’exercice avec sincérité et générosité. Leurs réponses intéresseront tout le monde – surtout les athlètes en herbe et leurs proches.

Ariane Lavigne, planchiste en Coupe du monde et aux Jeux olympiques ainsi qu’une nutritionniste du sport réputée, s’assoit avec moi le 19 octobre à la bibliothèque du vieux Village.

John Maunders : Ce projet est axé sur la transition et la croissance chez les athlètes de haut niveau qui ont pris leur retraite relativement récemment. Ton cas est particulièrement intéressant parce qu’il me semble que ta transition se soit faite naturellement et en douceur. J’aimerais comprendre pourquoi. Mais avant tout, comment ta carrière d’athlète a-t-elle débutée… du talent naturel ? Famille ? Autre chose ?

Ariane Lavigne : Ce n’était pas du talent naturel ! Le cours d’éducation physique était même parfois un cauchemar. Courir, à dix ans ? Pas question ! Ce que je veux dire… c’est que faire des exercices uniquement pour souffrir n’a jamais été mon truc. J’avais peut-être des talents cachés. Mes deux parents étaient des skieurs passionnés, et nous vivions à Chamonix six mois par an jusqu’à l’âge de huit ans. C’était culture de ski et montagne… les amis, l’école… partout. À Mont-Tremblant, mes amis faisaient aussi des sports d’hiver. J’ai ensuite fait de la compétition avec le Club de Ski Mont-Tremblant. C’est à 17 ans que j’ai essayé pour la première fois le snowboard, avec une planche de « carving »… et ça a changé ma vie ! Le G-force, le contrôle, la fluidité, la puissance… je suis devenue accro au « feeling » immédiatement. Je regardais les planchistes de haut niveau, incluant Jasey-Jay, avec la touche, la grâce, et la facilité d’adaptation au terrain. Sur la glace, la poudreuse, les pentes raides, peu importe. Rapidement j’ai voulu maitriser ce sport. Si on parle de talent… il y a plus d’un chemin qui mène à Rome.

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J.M. : Je vois que tu choisis tes mots avec soin.

A.L. : Je voulais comprendre le mouvement du carving dans tous ses détails ; le décortiquer. Et j’étais déterminée à franchir les étapes nécessaires pour devenir excellente. J’étais capable de m’entrainer fort quand j’avais un objectif. J’aimais m’entourer de toute une équipe d’experts – entraineur, réhab/physio, psychologue… C’est tellement motivant d’être accompagnée de gens compétents qui ont les mêmes aspirations.

J.M. : Pas toute seule…

A.L. : J’aime beaucoup plus faire du sport avec d’autres personnes que toute seule. Dans le passé et maintenant, c’est le partage. En ski, à vélo de montagne, on partage les plus beaux moments ; l’effort puis le coucher de soleil.

J.M. : Es-tu compétitrice de nature (ça semble bizarre de poser cette question à une olympienne) ?

A.L. : Quand il y a quelqu’un à côté de moi, je veux arriver la première, mais ce n’est pas malsain. […] C’est le dépassement de soi, l’adrénaline que ça procure… pas juste pour être meilleure que l’autre. Le feeling de gagner, c’est incroyable. Mais ce que j’aime, c’est d’avoir vraiment maitrisé le sport. Et les conditions ne sont jamais les mêmes ; donc c’est toujours à refaire. À suivre…

 

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Dr. John Maunders

 

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Le Dr. John Maunders a exercé 25 années en médecine familiale, dont 20 en urgence et soins intensifs. Il porte un intérêt naturel pour l’activité physique de toutes sortes en tant que participant, entraîneur et médecin. Dr. John Maunders has spent 25 years in family medicine including 20 years in emergency and intensive care. Natural interest in physical activity of all sorts and seasons, as participant, coach, or physician.

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