L’estime de soi, un aspect trop souvent négligé en entrainement

© Gary Yee (garyphoto.ca)

La semaine dernière, je dispensais une formation de niveau développement aux entraineurs. Un aspect entre autres abordé est l’estime de soi. Nous avons évoqué les actions à entreprendre auprès de jeunes qui sont plus effacés ou encore, de ceux qui perturbent le groupe. Ces comportements mettent en évidence le manque d’estime de soi. L’anxiété de la performance ou les mauvaises habitudes alimentaires peuvent en être à l’origine.

Commençons par l’anxiété de la performance. Comment peut-on la prévenir ? La réponse réside dans la planification. Avoir un plan d’entrainement qui inclut des objectifs réalisables et quantifiables permet de connaitre la progression du skieur et de cerner les facteurs clés des techniques à travailler.

Exemple d’objectifs à court et moyen terme :

  • Je veux terminer au top 10 du classement régional ;
  • Je veux terminer au moins 3 courses dans les 30 premiers durant la saison ;
  • Je dois terminer 6 descentes sur 8 en slalom au prochain entrainement ;
  • Je dois compléter au moins 9 descentes durant la session d’entrainement ;
  • Je dois pouvoir amener la main au sol sur 10 virages dans l’exercice.

Exemple de facteurs clés de performance :

  • L’affutage de mes skis doit être parfait avant chaque entrainement ;
  • Je dois maintenir une séparation en fin de virage pour être plus rapide sur le ski extérieur dans la prochaine courbe en slalom ;
  • Je dois pouvoir accélérer dans les moments opportuns du parcours au lieu de contrôler ma vitesse ;
  • Je dois me nourrir convenablement durant les exercices afin de conserver une énergie optimale.

L’élément de mesure permet de connaitre le taux de succès et ainsi d’évaluer la progression à l’entrainement. Ceci peut grandement rassurer l’athlète sur son apprentissage et l’aider à réduire son anxiété.

Pour ce qui concerne les comportements de nutrition. Ils sont souvent influencés par la perception de l’apparence physique que l’entraineur renvoie à son athlète.

Le ski alpin n’est pas une discipline où la génétique corporelle est un déterminant de la réussite comme en gymnastique, danse, ou patinage artistique. Toutefois, nous ne sommes pas à l’abri des remarques futiles et dégradantes, qui peuvent avoir un effet dévastateur sur les athlètes.

La nutrition en sport doit être associée aux performances désirées. Ce facteur clé de réussite doit être abordé en groupe. Les jeunes doivent être sensibilisés à l’influence d’une nutrition saine et adaptée.

Les attentes doivent être définies au tout début du plan d’entrainement. De sorte que les athlètes comprennent que les conseils de leur coach sont en lien avec les buts fixés et non en raison de leur apparence physique.

L’entraineur joue un rôle extrêmement important dans le développement mental des skieurs qui lui sont confiés. Que ce soit pour l’organisation d’activités hors neige, pour la définition d’objectifs, ou encore pour ses recommandations en lien avec la condition physique, la ligne est parfois mince entre une consigne efficace et bénéfique pour l’athlète et un commentaire mal placé qui impactera son estime de soi. Il est donc extrêmement important pour l’entraineur d’en prendre conscience et d’être plus prudent dans ses interventions.

 

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Jocelyn Huot

 

Jocelyn Huot30 Posts

Entraineur Chef du Club de ski Mont-Tremblant Entraineur Niveau 4 certifié FESC / PNCE Niveau 3 de l'Alliance des moniteurs de ski du Canada Formateur pour Alpine Canada depuis 2007 Head coach of the Mont-Tremblant Ski Club Leve 4 FESC/PNCE – certified coach, Level 3 CSIA/AMSC – certified instructor

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