Une heure avec le maire

Luc Brisebois, maire de Mont-Tremblant

Le dossier de desserte policière mobilise actuellement la population de Mont-Tremblant de façon importante. Nous avons rencontré le premier magistrat de Mont-Tremblant, Luc Brisebois, quelques jours après les consultations publiques qui ont eu lieu les 1er et 2 novembre.

Mentionnons que suite à notre entretien, les citoyens ont organisé une manifestation pacifique avant d’aller s’adresser au maire et à ses conseillers lors du conseil de Ville le 11 novembre.

Tremblant Express : Comment se sent le maire de Mont-Tremblant quelques jours après les consultations publiques sur l’avenir de la police municipale ? 

Luc Brisebois : On a entendu les gens. Il a y eu des commentaires pertinents et on va en tenir compte. Ce que j’ai moins apprécié, ce sont les attaques. On m’a accusé d’être vendu et de manquer d’intégrité alors que je travaille avant tout pour les citoyens et que j’ai la Ville tatouée sur le cœur. On m’a reproché de ne pas avoir écouté tout le monde. Disons qu’après la réunion du 15, nous avons convenu qu’il fallait établir certaines balises pour éviter les débordements.

T.E. : Est-ce que certains témoignages de vos concitoyens vous ont touché plus que d’autres ?

L.B. : Oui, bien sûr. Notamment celui d’une jeune fille membre de l’équipe de rugby. Elle m’a beaucoup ému. Je ne peux pas être insensible à ça. Mais je me dis qu’il faut pallier ces lacunes-là. En cas de transfert, on sait que les mêmes policiers seraient en poste et je serais surpris que du jour au lendemain, ils arrêtent de faire du bénévolat.

T.E. : Si vous allez de l’avant dans ce dossier, les citoyens peuvent-ils s’attendre à ce que la qualité du service de police demeure la même ?

L.B. : J’ai regretté que la SQ ne l’ait pas souligné et je leur ai demandé qu’on me confirme le nombre exact de véhicules qui seraient attitrés au territoire de Mont-Tremblant en tout temps. Bien que le territoire desservi serait plus vaste, nous sommes 10 000 à Mont-Tremblant et il y a 9 000 résidents sur le reste du territoire. On serait donc en droit de s’attendre à ce que nous ayons en tout temps trois ou quatre véhicules à Mont-Tremblant.

T.E. : Qu’en est-il des évènements d’envergure et du fait que nous accueillons près de quatre millions de visiteurs par année ?

L.B. : La SQ a l’expertise nécessaire et encore une fois, il s’agirait des mêmes policiers. Ils connaissent leur ville et ses points chauds. Les gars doivent faire honneur à leur uniforme, ils ont prêté serment de servir et protéger.

T.E. : Beaucoup de vos concitoyens sont persuadés que votre décision est déjà prise. Est-ce le cas ?

L.B. : Non. D’ailleurs, on m’attribue tout l’odieux de la situation, alors que je ne suis que le porte-parole du conseil. Nous enverrons à la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, tous les courriels et les retranscriptions des interventions dans leur intégralité.

T.E. : Garda était sur les lieux pour assurer la sécurité lors des assemblées et lors du conseil du 11 novembre. Beaucoup de villes desservies par la SQ font appel à eux de façon ponctuelle. Avez-vous une idée de ce que coûterait ce type d’interventions sur 10 ans ?

L.B. : On a attribué, en cas de besoin, un budget de 100 000 $ par année pour ce type de service. Mais avant d’y avoir recours, on fera appel à nos différents corps de métiers. On a des premiers répondants, des préventionnistes en incendie, des inspecteurs en environnement, etc.

T.E. : On nous a rapporté à plusieurs reprises que vous auriez déclaré ne pas vous représenter lors des prochaines élections. Est-ce le cas ?

L.B. : C’est complètement faux.

T.E. : Cette décision d’abolir notre service de police serait irrévocable. L’ensemble de vos concitoyens est actuellement contre. Pourquoi ne pas attendre les prochaines élections pour proposer ce changement majeur lors de votre campagne électorale ?

L.B. : Nous avons été élus parce que les gens nous faisaient confiance et nous avons un rôle administratif à jouer. Actuellement, l’environnement prend beaucoup d’ampleur. Tranquillement, tout augmente. Mon travail est d’offrir des services de qualité et efficaces au meilleur coût possible.

T.E. : Allez-vous attendre de prendre connaissance du Livre vert de la ministre Guilbault avant de prendre votre décision ?

L.B. : Il est trop tôt pour se prononcer, car nous devons nous pencher sur tout ce qui a été dit. Mais oui, il se peut que nous décidions d’attendre le dépôt du Livre vert avant de prendre notre décision.

Lire la suite de notre dossier spécial sur l’avenir de la police municipale: Une mobilisation sans précédent.

 

Guillaume Vincent432 Posts

Rédacteur et journaliste de profession, Guillaume Vincent a fait ses armes au sein de l’agence QMI. Il s’est joint au Tremblant Express en 2014. Promu en 2017, il y assume depuis le rôle de rédacteur en chef et directeur de la publication. / A writer and photojournalist by profession, Guillaume Vincent won his stripes in the QMI agency. He joined Tremblant Express in 2014. Promoted in 2017, he has been editor-in-chief and co-publisher since then.

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