Une heure avec la députée Marie-Hélène Gaudreau

Députée fédérale de la circonscription de Laurentides–Labelle, Marie-Hélène Gaudreau, élue le 21 octobre 2019, nous a dévoilé ses principaux objectifs et les défis qui l’attendent dans ce mandat de quatre ans sous la bannière du Bloc québécois.

Détentrice d’un baccalauréat en communication et d’une certification internationale en coaching de gestion, Marie-Hélène Gaudreau a commencé sa carrière dans l’industrie forestière, « à une époque où il était très mal vu de toucher à la matière ligneuse », souligne-t-elle.

Elle a poursuivi dans le milieu culturel et les communications avant de remplir la fonction d’attachée politique de la députée Johanne Deschamps, représentante elle aussi de Laurentides–Labelle pour le Bloc québécois. Avant son saut en politique fédérale, Mme Gaudreau fut directrice de la Corporation de développement communautaire des Hautes-Laurentides (CDCHL).

La députée doit aujourd’hui réaliser son ambition sur un vaste territoire de 19 000 km2 où l’on compte trois MRC et 43 municipalités. « Trois heures et demie de voiture sont nécessaires afin de rejoindre les deux villes les plus éloignées », indique Mme Gaudreau en entrevue avec Tremblant Express.

Tremblant Express : « Comment voyez-vous votre entrée à Ottawa ? »

Marie-Hélène Gaudreau : « Mon premier cheval de bataille est de m’assurer que le territoire de Laurentides-Labelle reçoive le maximum d’argent perçu par l’impôt fédéral. On se questionne actuellement sur les grands modèles économiques, les changements climatiques et sur le pouvoir des provinces. Les enjeux au Québec ne sont pas les mêmes qu’en Ontario ou en Alberta. C’est-ce qui va guider notre entrée à Ottawa. »

T.E. : « Quatre années suffisent-elles pour réaliser des projets ? »

M.-H.G. : « Dans chaque ministère, on retrouve des programmes normés, ce qui permet à plusieurs projets de voir le jour en moins d’un an. Cependant, si on désire réaliser un projet qui n’est pas normé, ça devient plus long. Pour construire, nous devons travailler quatre ans.

Il arrive que d’excellents projets tombent à l’eau en raison d’élections anticipées et de remaniement du gouvernement. Voilà pourquoi une campagne électorale est un enjeu sociétal. »

T.E. : « Quelles sont les solutions possibles pour palier à la rareté de la main-d’œuvre ? »

M.-H.G. : « Une des solutions est de s’assurer que certaines entraves fiscales soient éliminées. L’espérance de vie augmente et les gens en santé sont actifs. Une personne de 65 ans qui a une tonne d’expérience aurait peut-être le goût de former des jeunes ou de relever de nouveaux défis. Mais à quel prix ? Ça pourrait aller jusqu’à un congé d’impôts pour éviter que 10 ou 15 heures de travail hebdomadaire ne soient finalement pas ou peu rémunérées. »

QUATRE RÔLES MAJEURS  

En plus de leurs fonctions comme représentants des électeurs de leur circonscription, certains députés jouent des rôles additionnels dans le système parlementaire. Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois, a ainsi confié à Marie-Hélène Gaudreau les dossiers du Vivre-Ensemble, de la Laïcité, de l’Accès à l’information, de la Protection des renseignements personnels et de l’Éthique.

T.E. : « Vivre-Ensemble : la laïcité risque-t-elle d’étouffer la culture québécoise ? »

M.-H.G. : « Je crois que ce serait plutôt l’inverse. Dans notre rôle public, nous sommes tous laïques et nous avons en plus notre vie privée à la maison. On s’attend, par exemple, à ce qu’une personne ayant un rôle d’autorité porte un uniforme. Ce que fait cette personne dans sa vie privée ne regarde qu’elle. La cohabitation harmonieuse de l’ensemble des citoyens du Québec et du Canada passe par la laïcité de l’État, il s’agit uniquement d’ôter l’image, le jugement et les étiquettes. »

T.E. : « La Protection des renseignements personnels est-elle utopique ? »

M.-H.G. : « Les personnes qui utilisent les données personnelles ont un devoir et une responsabilité. Actuellement, ce n’est pas suffisamment le cas; il suffit de penser aux récents déboires des 4,4 millions de membres de Desjardins. L’autre enjeu est la détresse que peuvent vivre les personnes vulnérables dans ce type de situation.

Reconstruire le fameux NAS est-il possible ? Qu’est-ce qui se fait ailleurs? Pour déposer nos idées, on doit être sûrs d’avoir fait nos devoirs. En attendant, sachez qu’un mot de passe de 16 caractères – qui pourrait être une phrase – exigerait aux pirates informatiques, avec la technologie d’aujourd’hui, une centaine d’années avant d’être décrypté. À l’inverse, un mot de passe de six à huit caractères peut être craqué en seulement cinq minutes. »

T.E. : « En quoi l’accès à l’information est-il important ? »

M.-H.G. : « Ça concerne les gens qui doivent faire des recherches et des analyses, notamment les journalistes qui doivent valider leurs sources. L’objectif est d’éviter la collusion ou la corruption à tous les niveaux. On a besoin de plus de transparence. »

Vous pouvez rejoindre votre député à : MH.Gaudreau@parl.gc.ca.

 

Guillaume Vincent432 Posts

Rédacteur et journaliste de profession, Guillaume Vincent a fait ses armes au sein de l’agence QMI. Il s’est joint au Tremblant Express en 2014. Promu en 2017, il y assume depuis le rôle de rédacteur en chef et directeur de la publication. / A writer and photojournalist by profession, Guillaume Vincent won his stripes in the QMI agency. He joined Tremblant Express in 2014. Promoted in 2017, he has been editor-in-chief and co-publisher since then.

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