Chère COVID-19

Toi qui as tué des milliers de personnes, toi qui nous empêches de voir notre entourage, toi qui as chamboulé l’apprentissage scolaire de milliers d’élèves, je ne t’apprécie guère.

En tant que finissante de 5e secondaire, jamais je n’aurais imaginé que le jeudi 12 mars 2020 serait ma dernière journée d’école au secondaire. Avant cette journée, nous étions tous au courant de ton existence, mais ici, personne ne se préoccupait de toi et de ton arrivée. Tu nous semblais si loin, mais tu étais pourtant à nos portes.

Vendredi 13 mars 2020

Ce matin-là, lorsque mes amis et moi avons appris que toutes les écoles seraient fermées pour une période indéterminée, nous étions bien heureux de cette nouvelle. Congés, partys et plaisir seraient au rendez-vous. Mais, chère Covid, tu ne seras pas surprise d’apprendre que plus rien n’est festif depuis ton arrivée.

Les jours se sont succédé et une autre nouvelle nous a été annoncée. Les examens du Ministère étaient annulés. Penses-tu que nous soyons tous heureux de cette nouvelle ? Qu’en est-il de toute notre étude, nos efforts, tu t’en fous ? Certes, ces apprentissages resteront, mais j’ai l’impression que nous n’obtiendrons pas notre diplôme avec autant de fierté que si nous avions passé ces fameux examens.

Lundi 27 avril 2020

Les écoles secondaires ne rouvriront pas avant le 1er septembre. Le jeudi 12 mars fut donc bel et bien ma dernière journée au secondaire. Si j’avais su, Covid, ce que tu allais provoquer par la suite, j’aurais savouré davantage ces derniers moments. J’ai vécu cette journée comme un banal jeudi où j’avais simplement hâte que la semaine se termine pour pouvoir relaxer pendant le week-end.

Vous m’auriez dit, ce matin-là, qu’il s’agissait de ma dernière journée d’école, je vous aurais ri en plein visage ! Si j’avais su, je me serais acheté une dernière galette à la cafétéria. Si j’avais su, j’aurais pris la peine de saluer mes enseignants une dernière fois.

Oui, Covid, je te déteste pour tout ça. Mais tu ne pourras pas m’enlever les beaux moments que j’ai passé avec mes professeurs ces cinq dernières années. À cause de toi, je n’ai pas pu leur exprimer toute ma reconnaissance. J’aurais aimé les remercier d’avoir fait une différence durant les années les plus importantes de notre vie.

Eux qui se sont donnés corps et âme pour nous instruire et nous transmettre leurs connaissances. Eux qui se sont plus qu’acharnés pour certains élèves, car ils ont toujours cru en notre réussite, à tous. La fierté dans nos visages lors de la remise des diplômes aurait été notre façon à nous de leur dire merci.

Merci d’avoir cru en nous alors que parfois, nous-mêmes n’avions plus espoir d’y arriver. Je souhaite à tous d’avoir la chance de côtoyer des enseignants aussi merveilleux que ceux que j’ai eu la chance de côtoyer au cours de ces dernières années. Je n’y serais pas arrivée sans eux. J’espère pouvoir les revoir bientôt, question de bien boucler la boucle.

En espérant, Covid, que tu ne tarderas pas à disparaître.

Jade Le Siège, élève de cinquième secondaire de la Polyvalente des Monts de Sainte-Agathe-des-Monts

 

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Jade Le Siège, une étudiante de cinquième secondaire, nous livre un témoignage touchant sur la réalité des finissants sur le point d’obtenir leur premier diplôme à l’heure de la Covid-19. Avec justesse et sincérité, elle nous rappelle que rien n’est jamais acquis et qu’il est essentiel de profiter de chaque instant, même à 17 ans. Jade Le Siège, a student in Secondary V, has provided a touching account of the reality facing this year’s graduands, on the point of obtaining their first diploma in the time of Covid-19. Writing with relevance and sincerity, she reminds us that we should take nothing for granted and that it is essential to make the most of every moment, even at the age of 17.

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