Un médecin qui a laissé son empreinte (Première partie)

© Courtoisie

Raymond Dupré voit le jour en 1916 à Worcester, au Massachusetts. Son père, un Américain, ne parlait évidemment que l’anglais, mais sa mère, Marguerite Goulet, était une francophone du Québec. M. Dupré père travaillait pour une compagnie ferroviaire. La famille comptait trois autres enfants : Paul, Joseph et Lucine. Comme à la maison on passe aisément de l’anglais au français, les quatre enfants sont bilingues.

Raymond fait ses études primaires aux États-Unis à Worcester, mais c’est au Québec qu’il fera son cours classique au Séminaire Saint-Hyacinthe. Il intégrera ensuite l’Université de Montréal pour y faire médecine. Il rencontre sa future femme, Marie-Marthe Sauvé, à l’hôpital Hôtel-Dieu de Montréal où celle-ci poursuit son cours d’infirmière. C’est le coup de foudre et, selon les proches, il la demandera en mariage dès leur premier rendez-vous. Ces mêmes sources ajoutent qu’elle aurait donné sa réponse positive en moins de 24 heures.

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Le jeune docteur Dupré est alors remarqué par un médecin établi, le Dr Bourque. Ce dernier vient d’être approché par Joe Ryan, un riche financier et promoteur, propriétaire de la station de ski du mont Tremblant.

En 1947, l’endroit est couru et les pistes sont très achalandées. Mais même avec la meilleure volonté, des accidents peuvent survenir sur les pistes. Joe Ryan veut créer une clinique médicale pour ses clients et il cherche un médecin bilingue pour répondre aux besoins de chacun.

C’est ainsi qu’avec la recommandation du Dr Bourque, Raymond Dupré se voit offrir une clinique aux pieds des pentes. C’est le chalet 57 qui sera à la fois clinique et lieu de résidence du jeune couple.

Peu de temps après, en 1948, y naîtra leur premier fils, Paul. Le chalet se trouvait situé tout près du télésiège simple qui longeait la piste Flying Mile. Pour le Dr Dupré, qui envisageait de se spécialiser en orthopédie, cette montagne remplie de skieurs susceptibles de se blesser était l’endroit rêvé pour exercer son art.

À l’âge de six ans, je me suis fracturé une jambe à la fin d’une journée alors que les remontées étaient fermées du côté nord de la montagne sur la Sissy Schuss. Mon père m’avait transporté à la clinique du Dr Dupré pour y être soigné. À cette époque, le chemin Duplessis n’existait pas encore et nous étions passés par Saint- Faustin, soit un très long détour. Je me souviens encore de ce médecin très doux qui avait pris en charge cette fracture ouverte. Il inspirait calme et confiance.

Lorsque la clinique du chalet 57 fut établie, le Dr Dupré s’associa à un ancien camarade de classe, le Dr Ouimet de Saint- Jovite. Débordant de travail, ils projettent d’ouvrir un petit hôpital en plein cœur du village (où se trouve aujourd’hui le restaurant Sushi Shack). Un des premiers donateurs à s’engager avec eux sera Warren G. Brown, un homme qui a fait fortune avec sa compagnie de publicité Cockfield Brown.

La maison de M. Brown est toujours occupée par son beau-fils Peter Kirby, médaillé d’or olympique en 1964 et champion du monde de bobsleigh. (Voir : « Un héros très discret », paru dans notre édition de mai 2020 et « Le Temple de la renommée du ski choisit Tremblant », paru dans notre édition de mai 2018. NDLR).

Et c’est ainsi que l’hôpital Saint-Paul est créé… À suivre…

 

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Peter Duncan

 

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Membre de l’équipe canadienne de ski alpin de 1960 à 1971, skieur professionnel de 1971 à 1979 et champion américain en 1965, Peter Duncan a participé aux Jeux olympiques de 1964 à Innsbruck ainsi qu’à ceux de 1968 à Grenoble. Intronisé au Temple de la renommée du ski au Canada, au Panthéon des sports du Québec et récipiendaire de la médaille du gouverneur général, Peter a longtemps été commentateur de ski à la télévision./ Peter Duncan is a Canadian former alpine skier who competed in the 1964 and the 1968 Winter Olympics. He was named to the Canadian National Alpine Team in 1960 at the age of 16 and competed at the national level for the next 10-years until 1970 before retiring.

Le clan Goodman

Michel Normandeau

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