Quelques faits sur les libellules

©AdobeStock

Dotée d’un abdomen très long et de mandibules impressionnantes, la libellule donne l’impression qu’elle pourrait aisément nous piquer. Au Québec, on lui attribue parfois le nom de « crève-yeux ». Qu’en est-il ?

Les libellules aux ailes étalées comme celles d’un avion font partie de l’ordre des Odonates (mot qui signifie « mandibule ornée de dents ») qui regroupe aussi les demoiselles (dont les ailes se replient lorsque l’insecte est au repos). Prédateurs redoutables, elles se nourrissent d’une foule de petits insectes, mouches, moustiques, papillons, qu’elles chassent en vol pour la plupart. Elles patrouillent leur territoire inlassablement, repèrent, capturent et même dévorent leur victime sans se poser. En cela, elles jouent un rôle essentiel dans le contrôle des insectes considérés nuisibles.

Les odonates saisissent leur proie avec les pattes. Les tibias garnis de soies sont parfois utilisés en guise de filet pour capturer les mouches. Retenue captive avec la lèvre inférieure et les mâchoires, la victime est ensuite broyée par les mandibules, véritables ciselets ornés de dents microscopiques qui lacèrent et découpent les parties les unes après les autres pour en faciliter l’ingestion. Lorsqu’on attrape une libellule, celle-ci peut chercher à nous mordre avec ses pièces buccales ; mais sa morsure est peu douloureuse et sans conséquence.

L’abdomen allongé des odonates se termine par des appendices anaux. Chez les femelles, ces appendices ont la forme de lames terminées en dents de scie qui permettent d’entrouvrir les tissus des plantes ou de creuser des loges dans la boue pour y déposer les œufs. Chez les mâles, l’abdomen se termine par des sortes de crochets ou d’hameçons qui servent à tenir en position l’extrémité de l’abdomen de la femelle durant l’accouplement.

Ces appendices peuvent paraître bien redoutables, mais ils ne servent pas à attaquer les passants. Non, les libellules ne piquent pas et ne cherchent surtout pas à crever les yeux des naturalistes. Elles réussissent néanmoins à nous fasciner par leur grâce et leur extraordinaire vivacité.

 

Plus du même auteur ? Cliquez sur sa photo ci-dessous.

Jacques Prescott

 

Jacques Prescott131 Posts

Jacques Prescott est biologiste, professeur associé à la Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi. Spécialiste de la biodiversité et du développement durable, il est l’auteur de nombreux livres et articles sur la faune et la conservation de la nature. Il nous fait l’honneur de rejoindre notre équipe de collaborateurs et signera chaque mois une chronique intitulée Faune et flore. / Jacques Prescott is a biologist, associate professor with the Chair in Eco-Counselling of the Université du Québec à Chicoutimi. A specialist in biodiversity and sustainable development, he is the author of numerous books and articles about wildlife and nature conservation. He has honoured us by joining our team of contributors and will write a monthly column entitled Wildlife and Habitat.

0 Commentaires

Laissez un commentaire

Login

Welcome! Login in to your account

Remember me Lost your password?

Lost Password