La fulgurante ascension de la randonnée alpine

©Adam Clark

En saison hivernale, les boisés prennent l’allure de forêts enchantées. Bordées d’un filet de neige, les branches se confondent en dentelles et la lumière du soleil, se faufilant à travers le couvert forestier, convertit les particules gelées en glaçons scintillants suspendus dans les airs. L’hiver transforme les forêts en lieux à la fois romantiques, exigeants, risqués, stimulants, libérateurs, et inspirants.

Séduits par l’attrait de l’arrière-pays, de plus en plus de skieurs se tournent vers la randonnée alpine (RA) afin de fuir les stations surpeuplées de ski alpin. De récentes statistiques révèlent que même si le nombre d’adeptes nord-américains ayant pratiqué le ski alpin est demeuré stable, le nombre d’adeptes ayant skié dans les montagnes de l’arrière-pays a connu une croissance constante d’environ 10 pour cent par année.

Un nombre un peu gonflé puisqu’il compte les skieurs empruntant les remontées pour explorer le terrain non loin des secteurs balisés. Si les randonneurs alpins ne représentent qu’une infime partie de ce pourcentage, leur nombre grimpe toutefois en flèche et plusieurs régions –Tremblant, notamment – offrent maintenant des zones d’ascension désignées. Dans des secteurs isolés de l’arrière-pays, des refuges mis à la disposition des randonneurs sont régulièrement réservés. Bien qu’encore faibles, les ventes d’équipement de RA sont en nette progression. 

Alors, qui sont ces fameux randonneurs alpins et que recherchent-ils exactement ? La discipline se divise en plusieurs catégories de skieurs, motivés par différents facteurs. Il y a d’abord le grimpeur aguerri empruntant d’étroits sentiers, de la base de la montagne jusqu’au sommet. Il carbure à l’effort cardio de la montée, propulsé par le rythme constant de sa respiration, plongé dans la sérénité introspective, puis comblé par le flot d’endorphines relâchées une fois le sommet atteint.

À l’inverse, le fan de descente hors-piste considère la grimpe comme une étape laborieuse lui permettant d’accéder au joyau tant prisé : la glorieuse poudreuse de l’arrière-pays. Entre le grimpeur dévoué et l’accro de la descente se trouvent différents types de randonneurs en quête du parfait équilibre entre la satisfaction que procure la montée et les sensations fortes ressenties en descente.

Les randonneurs n’ayant pas tous les mêmes objectifs – certains priorisent la montée et d’autres, la descente – l’équipement qu’ils utilisent diffère. Les choix sont nombreux et chaque pièce d’équipement convient à une pratique précise et à un type de skieur spécifique. 

©Adam Clark

L’équipement 

En rando, chaque décision liée à l’équipement influe dans un sens ou dans l’autre. Selon sa vocation, un ski tend à favoriser l’ascension ou le rendement en descente, tout en sacrifiant l’autre volet de la pratique. Aussi dans l’équation, la région où le sport est pratiqué. Un modèle destiné aux grands espaces et à la neige profonde de l’Ouest canadien ne conviendra pas aux étroits boisés québécois. Le poids, la largeur des skis, et la rigidité de la botte sont aussi à considérer. 

À l’autre extrémité du spectre se trouve l’équipement ultra léger destiné aux épreuves de ski de montagne, ou skimo. Bien que les parcours présentent des montées et des descentes, les compétiteurs passent plus de temps à grimper qu’à dévaler le terrain. Sacrifier quelques secondes en descente pour gagner du temps à l’ascension semble donc tout à fait logique. À l’instar des vélos légers conçus pour les parcours montagneux, le poids de l’équipement s’avère ici déterminant. 

Chef de file de l’équipement de RA, Dynafit propose d’ailleurs une fixation de skimo d’à peine 110 grammes, soit moins du quart du poids de la G3, un modèle de rando « super léger », selon le manufacturier. Une paire de bottes peut présenter un poids de 2000 grammes, près de la moitié d’un modèle de rando axé sur la descente. Côté skis, certains poids plume n’affichent qu’un mince 1500 grammes la paire.

Mais les coureurs de skimo ne représentent qu’une fraction de l’ensemble des randonneurs alpins qui eux, ne représentent qu’une fraction de tous les skieurs. Segment très pointu, le skimo se veut une spécialité à l’intérieur d’une spécialité. D’ailleurs, bon nombre de randonneurs renonceraient à certains avantages d’un équipement allégé au profit de bottes plus massives, par exemple, afin de gagner en contrôle et savourer à fond la descente.

Les skis

Si une poignée de fabricants – dont les spécialistes de la RA Black Diamond et Dynafit, – offrent une variété de modèles de skis répondant à différents types d’objectifs, tous les grands noms de l’industrie en proposent quelques modèles. Mais parfois, la seule différence avec la gamme de skis de piste se situe en spatule et au talon, avec la présence d’encoches permettant de fixer les peaux d’ascension.

Voici quelques exemples démontrant l’étendue de l’offre des manufacturiers. Chez Atomic, le Backland 85, à 2 500 grammes la paire, semble bien adapté pour grimper Tremblant ; ni trop lourd ni trop large. Avec ses 112 millimètres au patin, le Tour1 Wailer de DPS assure une excellente flottabilité. Plus large et plus costaud, il convient davantage aux montagnes de la Colombie-Britannique. Et plus large signifie aussi plus lourd – environ 600 grammes de plus la paire. Défiant une longue montée, soulever 300 grammes de plus à chaque foulée, ça parait !

Les bottes

Peu importe le modèle de ski que vous choisissez, l’important est de l’agencer à une botte lui convenant. D’un côté, on retrouve des modèles au flex rigide – la Zero G Guide Pro de Tecnica, notamment, une botte musclée pour descendeurs chevronnés – et de l’autre, des options plus souples comme la populaire MTN Explorer de Salomon. Certains modèles présentent une languette amovible : rigide, elle procure un gain de performance en descente et, une fois retirée, un confort accru en montée.

Fait intéressant, le design allégé de l’équipement de rando a présentement un impact sur l’ensemble du marché. Selon l’organisation américaine Snowsports Industries of America, « Le ski pratiqué dans l’arrière-pays a lancé la tendance du matériel léger et a influencé tous les segments de ski et de planche. » Si tel est le cas, cette tendance aiderait à réduire les choix, avec de l’équipement léger épaulant le randonneur en montée, et assez robuste pour fournir l’aplomb souhaité en descente. 

Entre la montée et la descente, quel côté du spectre favorisez-vous ? Consultez les pages suivantes pour découvrir de l’équipement susceptible d’enrichir vos escapades dans le décor enchanteur de nos forêts enneigées. 

Peter Oliver9 Posts

Journaliste et éditeur depuis – selon ses dires – bien trop longtemps, Peter verra son travail publié dans de nombreuses publications majeures en Amérique du Nord, notamment en tant qu'auteur prolifique pour Skiing magazine dans les années 1980 et 1990. Il est l'auteur de sept livres sur le ski, le vélo et les voyages outre-mer. Skieur depuis l'âge de sept ans, il est venu skier à Tremblant pour la première fois avec sa famille en 1964. Aujourd'hui, il enseigne le ski de fond à Ole's Cross Country Centre, près de sa maison dans la vallée de la rivière Mad, au Vermont. / Peter Oliver’s work has appeared in numerous major publications in North America, most notably as a prolific writer for Skiing magazine in the 1980s and 1990s. He is the author of seven books on skiing, cycling, and international travel. He has been a skier since the age of seven, and first came to Tremblant on a ski vacation with his family in 1964. Today, he spends more time cross-country skiing than downhill skiing, and teaches cross-country, skate skiing in particular, at Ole’s Cross Country Center near his home in Vermont’s Mad River Valley.

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Le ski corporatif

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