Lance Stroll : un Tremblantois en F1

© Williams Racing

À juste 18 ans, Lance Stroll est devenu le nouveau visage québécois de la Formule 1. Nommé pilote titulaire chez Williams Racing en novembre dernier, ce jeune prodige du volant succède à l’époque de Jacques Villeneuve et devient le troisième représentant de la belle province – après Jacques et Gilles Villeneuve – à accomplir l’exploit d’accéder à la catégorie reine du sport automobile.

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Né le 29 octobre 1998, Lance a reçu son premier karting à l’âge de cinq ans. Fils du multimilliardaire Lawrence Stroll, propriétaire du circuit Mont-Tremblant, Lance intègre la Ferrari Driver Academy à l’âge de neuf ans. Il gravira rapidement les échelons en accumulant, jusqu’en 2013, de nombreux prix et titres en karting. Dès sa première saison en Formule 4, il remporte le championnat grâce à dix victoires en dix-sept courses. Il est alors âgé de quinze ans. En 2016, Lance domine très largement la Formule 3 européenne. Il est sacré champion d’Europe avec quatorze victoires en trente courses. Enfin, l’année suivante, il devient, après le Belge Max Verstappen, le deuxième plus jeune pilote de course à prendre le départ d’un Grand Prix de F1.

« Lance a prouvé qu’il méritait une place en Formule 1. C’est merveilleux et très excitant de l’avoir dans l’équipe », a déclaré Claire Williams, directrice adjointe de l’écurie Williams Racing lors d’une entrevue accordée au magazine Formula1.com. « Je ne suis pas nerveuse en le regardant piloter. Je le suis pourtant en voyant d’autres novices évoluer, précise-t-elle. C’est formidable, à la fois pour le sport et pour nous d’avoir de nouveaux talents. »

Un sport réservé aux élites

Bien entendu, la fortune de son père a fortement contribué à ce que Lance puisse se hisser au sommet du sport automobile. À Mont-Tremblant, et un peu partout ailleurs sur la planète, le nom de Lawrence Stroll est synonyme de richesse incommensurable. Ce qui ne joue pas forcément en la faveur du jeune Lance.

« Tous les pilotes ont bénéficié d’un soutien financier pour accéder à ce niveau, rappelle Mme Williams. Ce n’est pas quelque chose de nouveau dans la Formule 1. À titre d’exemple, Fernando Alonso avait Santander. Il serait naïf de penser que vous pouvez accéder aux échelons supérieurs de la F1 sans cet apport. »

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Composer avec une pression immense

En outre, cette fortune ne garantit aucunement le succès du jeune pilote et Lance doit continuer de faire ses preuves. Seulement 20 coureurs automobiles au monde ont la chance de prendre place dans une Formule 1 ; la pression qui repose sur les épaules de Lance est donc gargantuesque.

« À sa première saison en Formule 1, Lance Stroll est confronté à une multitude de défis, mais aucun d’entre eux n’est plus exigeant que celui de devoir gérer toute la pression et les attentes placées à son endroit », a fait valoir Paddy Lowe, directeur technique de l’écurie Williams sur les ondes de RDS.

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Un talent brut remis en question

Scruté à la loupe par les journalistes des quatre coins du monde, Lance reçoit un traitement médiatique peu élogieux. Les résultats se font attendre, ses performances déçoivent et attisent de nombreuses critiques. Son talent est pourtant indéniable et fut remarqué dès son plus jeune âge.

« On a tout de suite vu son potentiel, c’était vraiment impressionnant de le voir aller », nous avait confié, lors d’un reportage, Ben Cooper, instructeur-chef de l’école de pilotage Jim Russel et multiple champion du monde de karting.

Les pneus : la bête noire de Stroll

Bertrand Houle, chroniqueur F1 à RDS, prend la défense de Stroll et attire l’attention sur la question des pneus. « Oui, Lance s’est préparé sur une demi-douzaine de circuits, admet-il, mais avec une voiture 2014 et des pneus totalement différents. Les voitures 2017 sont très exigeantes, plus performantes et beaucoup plus difficiles à piloter. Quant aux pneus 2017, ils sont plus durs et offrent moins d’adhérence. Et les pneus sont la principale source des difficultés de Lance Stroll », fait-il valoir avant d’ajouter qu’il serait bon de patienter encore un peu.

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Lance remet les pendules à l’heure

De son côté, et bien que la pression soit à son paroxysme, Lance reste de marbre. Avec une éloquence touchante et une maturité étonnante, il parvient à aider ses détracteurs à relativiser le jugement auquel il fait face.

« Quoi que l’on dise sur moi, il faut accepter la position dans laquelle je me trouve », soutient Lance Stroll. « J’ai 18 ans, il s’agit de ma première année et je n’ai pas encore été sur tous les circuits. Ces nouvelles voitures sont très exigeantes à conduire. Il n’est donc pas très logique de s’attendre à ce que j’excelle dès mes premières courses. J’ai besoin d’expérience et d’un peu plus de temps », a-t-il rappelé à une horde de journalistes lors des essais du Grand Prix d’Espagne.

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Le temps fera son œuvre

Les propos de Lance trouvent écho auprès de Jackie Stewart, triple champion du monde de Formule 1, qui est persuadé que le temps donnera raison à Lance, et à ceux qui ont cru en son talent. « Les Canadiens devront patienter encore un peu, mais ça viendra », a affirmé M. Stewart sur les ondes de Radio Canada. « Il a connu beaucoup de succès jusque-là, notamment en F3. Je fonde de grands espoirs en lui. Ce serait vraiment superbe d’avoir un pilote canadien sur le podium, mais je crois qu’il faudra lui laisser encore au moins deux ans. »

Guillaume Vincent432 Posts

Rédacteur et journaliste de profession, Guillaume Vincent a fait ses armes au sein de l’agence QMI. Il s’est joint au Tremblant Express en 2014. Promu en 2017, il y assume depuis le rôle de rédacteur en chef et directeur de la publication. / A writer and photojournalist by profession, Guillaume Vincent won his stripes in the QMI agency. He joined Tremblant Express in 2014. Promoted in 2017, he has been editor-in-chief and co-publisher since then.

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