En route vers les Olympiques – rencontre avec Erik Guay

©Allen McEachern

Plusieurs athlètes de Mont-Tremblant pourraient faire rayonner notre région lors des Jeux olympiques d’hiver de 2018, qui se dérouleront au mois de février à Pyeongchang, en Corée du Sud. Parmi eux, on retrouve le skieur canadien le plus décoré de l’histoire en Coupe du monde et champion du monde du super-G, Erik Guay. Tremblant Express l’a rencontré le 11 juillet, soit un mois avant son départ pour son premier camp de ski de la saison, à Zermatt, en Suisse.

Tremblant Express : « Tu annonçais récemment que c’était ta dernière saison sur l’équipe canadienne de ski alpin, est-ce toujours le cas ? »
Erik Guay : « Je ne sais pas encore, c’est possible, mais il se peut que je continue une autre année. Pour l’instant, j’ai vraiment en tête de faire les Olympiques, ensuite, on verra. Je me laisse le choix. Tout dépendra des besoins de ma famille. Ma femme attend notre quatrième enfant, et je tiens à être présent. Mes résultats influenceront aussi ma décision. »

©GEPA / Alpine Canada

TE : « Comment va ta préparation physique pour la prochaine saison ? »
EG : « Ça va super bien, comme l’année passée à pareille date. Je n’avais pas de blessures, ce qui m’a permis de m’entrainer de bonne façon durant l’été. C’est un peu la même chose cette année. J’ai fini ma saison en santé et j’ai donc pu commencer plus tôt l’entrainement en gym. J’ai plus de temps pour me préparer. Il me reste un mois avant le prochain camp de ski et je me sens déjà prêt. Tout va bien de ce côté-là. »

TE : « Tes résultats de la dernière saison sont prodigieux. Es-tu entièrement rétabli ? »
EG : « Je suis vraiment satisfait d’avoir pu revenir au top de ma forme. Je me sens comme si j’avais 25 ans, que j’étais capable de pousser et de gagner. Je suis très confiant. J’ai passé des moments plus difficiles avec toutes les blessures que j’ai eues. Ça a commencé à se placer au cours des cinq dernières années. C’est vraiment incroyable d’avoir eu ces résultats après toutes les opérations que j’ai eues [NDLR Six opérations aux genoux]. On se demande toujours si on va frapper un mur ou si on pourra revenir. J’ai manqué un bon trois ans au cours de ma carrière à cause de mes blessures. Mon docteur, la physio et l’énergie qu’on déploie pour guérir représentent, selon moi, la clé d’un bon rétablissement. »

©GEPA / Alpine Canada

TE : « Quel héritage aimerais-tu laisser aux jeunes skieurs ? »
EG : « Leur inspirer une façon de vivre. J’aimerais que les jeunes fassent du sport, pas nécessairement du ski, mais qu’ils bougent et mènent une vie équilibrée, qu’ils mangent sainement, qu’ils sortent dehors et qu’ils en profitent. Quand on tombe en amour avec le sport en étant jeune, il y a des bonnes chances qu’on continue longtemps, même si ce n’est pas à un niveau professionnel. »

TE : « Que peut amener le sport aux jeunes selon toi ? »
EG : « On apprend plein de choses à travers les sports. Ça forme le caractère de quelqu’un et ça permet ensuite de faire face plus facilement aux aléas de la vie. D’un autre côté, je trouve que ces temps-ci, les parents ont tendance à trop pousser les jeunes sur un seul sport. Ça devient un peu embêtant pour les enfants, car ils veulent s’amuser avant tout. J’ai vécu ça avec mes filles. J’ai trop poussé ma plus vieille en tennis et elle a voulu arrêter pour faire de la gymnastique. Je pense que c’est un peu de ma faute. »

TE : « Après 20 ans sur l’équipe canadienne, as-tu le sentiment d’avoir été au bout de tes rêves ? »
EG : « Oui. Mais on en veut toujours plus et je continue de me fixer des objectifs à atteindre. Il faut toujours viser très haut. Mais si on m’avait dit en début de carrière que j’allais accumuler autant de podiums et de victoires en Coupe du monde, je n’y aurais pas cru. »

©Tremblant

TE : « Qu’aimerais-tu réaliser avant de prendre ta retraite ? »
EG : « Pour les Olympiques, je vise l’or, bien que le bronze ou l’argent me ferait quand même plaisir. Mais il n’y a pas que les Jeux. Pendant les Olympiques, on ne compétitionne qu’une fois sur la piste, on ne la connait pas vraiment. Tandis que Kitzbühel reste, année après année, la piste la plus difficile. On dirait que c’est parce que tout le monde la connait très bien. J’ai toujours bien performé à Kitzbühel, mais je n’ai jamais gagné et c’est quelque chose que j’aimerais faire avant de prendre ma retraite. »

TE : « La situation en Corée du Nord t’inquiète-t-elle ? »
EG : « Non, pas trop. J’essaye de ne pas trop y penser. Je sais qu’il y a des tensions, mais je crois que s’il y a vraiment un danger, le gouvernement du Canada – et il ne sera pas le seul – prendra la décision de ne pas y envoyer les athlètes. »

TE : « Bonne saison, Erik ! »
EG : « Merci. »

Guillaume Vincent432 Posts

Rédacteur et journaliste de profession, Guillaume Vincent a fait ses armes au sein de l’agence QMI. Il s’est joint au Tremblant Express en 2014. Promu en 2017, il y assume depuis le rôle de rédacteur en chef et directeur de la publication. / A writer and photojournalist by profession, Guillaume Vincent won his stripes in the QMI agency. He joined Tremblant Express in 2014. Promoted in 2017, he has been editor-in-chief and co-publisher since then.

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