Demoiselles ou libellules?

La riche collection de l’Animalium de Mont-Tremblant inclut quelques-unes des 140 espèces de libellules et de demoiselles qu’on trouve au Québec. Ces gros insectes aux couleurs vives sont pourvus de deux paires d’ailes membraneuses, translucides et presque identiques. Ils font partie de l’ordre des Odonates, un mot qui vient du grec et signifie « mandibules munies de dents ».

Les odonates sont en effet de redoutables carnivores. Inoffensifs pour les humains, ils animent les étangs, les ruisseaux et les lacs en quête d’insectes et jouent un rôle essentiel dans l’équilibre de la nature.

Ces bestioles dont la forme a inspiré les constructeurs d’hélicoptères s’observent en plein jour et au crépuscule, lors des chaudes journées estivales. Les adultes s’accouplent en vol ou perchés sur une brindille. Une fois fécondée, la femelle dépose ses œufs directement dans l’eau, dans la mousse ou sur la partie immergée d’une plante aquatique. Les œufs éclosent quelques jours plus tard et libèrent de petites larves qui chassent à l’affut, attendant  patiemment au fond de l’étang  le passage d’une proie.

Après quelques mois de vie aquatique (entre 12 et 48 mois selon l’espèce), la larve sort de l’eau, s’installe sur la tige d’un arbuste et entreprend une mue qui la transformera en adulte dont la vie éphémère pour certaines espèces se termine à l’arrivée des grands froids. D’autres migrent comme les oiseaux, passent l’hiver dans le sud des États-Unis et nous reviennent au printemps.

Quelle distinction fait-on entre libellule et demoiselle?
On nomme libellules les odonates anisoptères. Elles ont un corps robuste,  gardent les ailes étalées à l’horizontale lorsqu’elles se posent et chassent les insectes en vol. Les demoiselles, pour leur part, font partie des odonates zygoptères. Elles se distinguent par leur corps plus fin, replient les ailes lorsqu’elles se posent et chassent à partir d’un perchoir.

Les odonates, larves ou adultes, contribuent au contrôle biologique d’une grande variété d’insectes et servent à leur tour de nourriture à bon nombre d’arthropodes, de poissons, d’oiseaux et d’amphibiens. Leur présence est un gage de la qualité de l’environnement; leur observation, un pur délice. Une visite à l’Animalium vous en convaincra.

 

Du même auteur : L’iris versicolore, emblème floral du Québec (Cliquez sur l’image)

 

 

 

Jacques Prescott131 Posts

Jacques Prescott est biologiste, professeur associé à la Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi. Spécialiste de la biodiversité et du développement durable, il est l’auteur de nombreux livres et articles sur la faune et la conservation de la nature. Il nous fait l’honneur de rejoindre notre équipe de collaborateurs et signera chaque mois une chronique intitulée Faune et flore. / Jacques Prescott is a biologist, associate professor with the Chair in Eco-Counselling of the Université du Québec à Chicoutimi. A specialist in biodiversity and sustainable development, he is the author of numerous books and articles about wildlife and nature conservation. He has honoured us by joining our team of contributors and will write a monthly column entitled Wildlife and Habitat.

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