En route vers les olympiques – rencontre avec Jasey-Jay Anderson

©John Kunicek-Canada Snowboard

À 42 ans, le médaillé d’or en slalom géant parallèle aux JO de Vancouver est au top de sa forme. Le quadruple champion du monde de snowboard – qui demeurele planchiste alpin le plus décoré au monde – s’apprête à participer à ses sixièmes Jeux olympiques en carrière. Tremblant Express a rencontré l’athlète, qui consacre la majeure partie de son temps à la recherche et au développement de planches à neige haute performance. Il continue son cheminement afin de découvrir la formule qui lui permettra de concevoir la meilleure planche à neige alpine au monde. « Car, sans équipement de pointe, un athlète n’est rien en snowboard alpin », affirme Jasey-Jay Anderson.

La période des Jeux olympiques coïncidera-t-elle avec la consécration de sept ans de recherches et développement? Nous le lui souhaitons de tout cœur.

Tremblant Express : « Crois-tu à une médaille olympique? » 

©Gilles Gagnon-Canada Snowboard


Jasey-Jay Anderson: « Il ne faut jamais dire jamais. Mais mon travail demeure le développement. En partie parce que ça me passionne, et parce que l’information que j’acquiers en championnat m’amène à un autre niveau. Chaque année, je suis en mesure d’aller chercher plus d’information et d’identifier plus efficacement ce que je dois développer. »

T.E : « Que représentent les Jeux olympiques pour toi ? »
J-J.A : « Un moment précis où ton cheminement vient à terme et où tu commences un nouveau chemin. C’est net fret sec. Tu courses tes Olympiques, et le lendemain, c’est une journée complètement différente des centaines de jours qui ont précédé les Jeux. »

T.E : « Qu’as-tu retenu des JO de Vancouver de 2010 ? »
J-J.A : « Après les jeux de 2010, je me suis dit que j’aimerais davantage profiter du cheminement. Tout ce que je faisais avant Vancouver était de tout mettre en œuvre pour aller décrocher le but ultime; une médaille d’or. J’avais façonné ma vie autour de cet objectif. Et ce que j’ai appris à travers toutes ces années, c’est que le cheminement est plus important que l’objectif à atteindre. »

T.E : « Quel résultat vises-tu? »
J-J.A : « Je risquerais de sacrifier mon apprentissage si je me concentre uniquement sur les résultats. Mais je crois savoir exactement ce que ça prend pour gagner une médaille olympique. »

T.E : « Vas-tu l’utiliser ? »
J-J.A : « En partie, oui. Pourquoi seulement en partie ? Parce qu’il faut avoir l’humilité de comprendre que l’on peut toujours apprendre. Même si j’ai de grandes connaissances dans mon domaine, je dois me concentrer sur le 20% que je ne connais pas et non sur le 80% que je possède. C’est ce qui me permet de grandir. »

T.E. : « Es-tu sur le point de toucher au but dans tes recherches ? »
J-J.A. : « J’adore apprendre. Je le ferai aussi longtemps que mon corps me le permettra et que je serai capable de voyager. Mais j’arrive à terme. Et ça pourrait coïncider avec la période des Jeux olympiques. Il se peut, malheureusement, que ça déborde un peu. Quoiqu’il arrive, je continuerai de développer. Que je fasse un ski ou une planche, ce qui prime dans ma vie, c’est la performance. »

TREX : « As-tu beaucoup de soutien ? »

©John Kunicek-Canada Snowboard

J-J.A. : « J’ai de bonnes ressources, comme mon brevet de Sport Canada, des commanditaires très fidèles et des crédits de recherche et développement qui m’aident à faire face aux couts astronomiques du développement. »

« Tremblant m’aide aussi énormément. Quand je dois tester une nouvelle planche, les gars de la Shop sont mes meilleurs amis. Ils ont des machines très pointues que je n’ai pas. Ils font un superbe travail. Si j’ai besoin de bloquer une piste pour tester ou m’entrainer, ils m’accommodent. Je l’ai fait très peu de fois, mais l’opportunité est là. C’est une occasion en or, surtout lors des temps clés, qui correspondent à des grandes périodes de développement comme avant les Olympiques ou des Championnats du monde. »

T.E. : « Qui t’aide à rester en forme? »
J-J.A. : « J’ai trois noms. Les physiothérapeutes Jacinthe Lemieux, de la Clinique Mouvement Optimal, Carole Tremblay, qui est à Laval et l’ostéopathe Annie Moreau, de Mont-Tremblant. J’ai aussi appris à connaitre mon corps et je n’ai pas de blessure, ce qui aide. En bout de ligne, il faut savoir se gérer. »

T.E. : « Comment te sens-tu au sein de l’équipe nationale? »
J-J.A. : « Un peu seul. Je compétitionne avec des jeunes, et je ne peux pas partager ce que je vis parce que c’est trop pointu. Seule Manon, ma femme, qui travaille avec moi comprend mon travail. Je m’investis corps et âme au point où ma vie en est quelque peu freinée. Je ne pensais pas faire de recherche et développement aussi longtemps. Je m’attendais à ce que les compagnies connaissent davantage leur domaine. C’est pourquoi je continue de chercher la recette qui permettra d’élaborer le meilleur système. »

Guillaume Vincent432 Posts

Rédacteur et journaliste de profession, Guillaume Vincent a fait ses armes au sein de l’agence QMI. Il s’est joint au Tremblant Express en 2014. Promu en 2017, il y assume depuis le rôle de rédacteur en chef et directeur de la publication. / A writer and photojournalist by profession, Guillaume Vincent won his stripes in the QMI agency. He joined Tremblant Express in 2014. Promoted in 2017, he has been editor-in-chief and co-publisher since then.

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