Vers un 4e Championnat du monde 70.3

©Tremblant Express

En seulement cinq ans, Myrianne Côté est parvenu à se qualifier quatre fois pour les championnats mondiaux Ironman 70.3. Pour le commun des mortels, il s’agit bien entendu d’un exploit. Pour les triathlètes compétitifs cherchant à accumuler des points en vue d’une éventuelle qualification au Championnat du monde 70.3, il s’agit d’un accomplissement. Le cursus sportif de Myrianne Côté ne s’est toutefois pas déroulé sans heurts. Cette triathlète a bien failli ne plus franchir la ligne d’arrivée d’une compétition de cette ampleur. Tremblant Express l’a rencontrée.

S’il est un sourire qui mérite d’être inscrit au Temple de la renommée de la bonne humeur, c’est bien celui de Myrianne Côté. Comme beaucoup de membres de notre communauté, elle s’est lancée dans le triathlon peu après l’arrivée des évènements Ironman, en 2012. Lors de la première mouture du 70.3 Ironman Mont-Tremblant, Myrianne participe à cette grande fête du sport à titre de bénévole. Il n’en fallait pas plus pour transformer cette maman de deux garçons en triathlète aguerrie. « C’est à ce moment-là que le feu intérieur s’est allumé, explique-t-elle. Je voulais moi aussi vivre ça. »

Aujourd’hui, il est facile de cerner à quel point Myrianne est dans son élément en la voyant évoluer lors d’une compétition. Que ce soit à la sortie de l’eau, sur le parcours de vélo ou celui de la course à pied, Myrianne affiche un sourire radieux. Rien ne semble pouvoir ébranler son euphorie.

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« J’ai toujours été très passionnée et professionnelle dans mes emplois et le sport ne faisait pas fait partie de ma vie. C’est Mont-Tremblant qui m’a transformée. Ma première course a été À toi Lola, au Domaine Saint-Bernard. Ce jour-là, ma maison était pleine de monde. Je suis partie faire un 5 km et je suis revenue après avoir fait un podium. Je n’avais même pas transpiré », se souvient-elle en riant.

À peine deux ans plus tard, Myrianne participe au Championnat du monde Ironman 70.3, à Mont-Tremblant. Alors que les participants s’effondrent les uns après les autres à la ligne d’arrivée, Myrianne franchit cette dernière pleine de vie, affichant ce sourire en voie de devenir légendaire. À peine son souffre repris, elle s’est empressée d’enlacer ses amis, sa famille et tous ceux qui la soutiennent et la soutiendront encore longtemps : les membres de sa « tribu », comme elle les appelle affectueusement.

Le choc, là où tout bascule

Le 22 octobre 2017, à peine dix jours avant de participer au 70.3 Los Cabos, au Mexique – censé la qualifier pour le Championnat du monde Ironman 70.3 2018 – Myrianne fait une grave chute à vélo sur le chemin du Nordet. Le choc fut brutal et il est à peine croyable que Myrianne ne se soit rien cassé. Elle a toutefois subi une importante commotion cérébrale en plus d’une dislocation de l’épaule et plusieurs lacérations profondes.

Une rééducation chirurgicale 

Suite à l’accident, Myrianne développe le vertige positionnel ; principal effet secondaire de sa commotion cérébrale. Ce syndrome, caractérisé par de courts épisodes de vertige déclenchés par des changements subits de position de la tête, la contraint à réapprendre à pédaler et surtout, à culbuter dans l’eau.

« J’ai appliqué mon protocole de rééducation à la lettre, soutient Myrianne. Ça a été payant. Au-delà de la rigueur et des entrainements chirurgicaux – qui étaient minutieusement rationnés – la technique a payé. »

« Il fallait que je recommence à zéro, poursuit-elle. J’ai perdu des acquis. Je ne nage plus et je ne pédale plus de la même façon, j’ai dû m’adapter. Ma lecture de terrain et ma position ont changé. Ça me permet par ailleurs de mieux comprendre les athlètes que je coache. C’est un bagage de plus », concède-t-elle.

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L’athlète carbure au défi. Le 31 janvier, Myrianne s’inscrit donc au Ironman de St George, au Utah, qui s’est déroulé le 5 mai dernier.

« J’avais prévu un temps de 5h19, qui allait bien me positionner. Mais j’ignorais dans quel état j’allais sortir de l’eau. Je restais ouverte à toute éventualité. J’ai fini en 5h15, à 24 secondes de la première dans ma catégorie d’âge, ce qui m’a valu mon billet pour le Championnat du monde 70.3 en Afrique du Sud, le 1er septembre », indique Myrianne, encore une fois tout sourire.

« La recette fut gagnante. J’avais la rigueur, la discipline, mais sans passion, j’aurais peut-être abordé la situation avec plus d’amertume, admet Myrianne Côté. Je suis un peu plus souple qu’avant l’accident, je me donne un peu plus d’amour. J’étais extrêmement rigide envers moi-même et là, je viens d’ajouter un peu de douceur. Et ça a marché », conclut-elle.

Guillaume Vincent432 Posts

Rédacteur et journaliste de profession, Guillaume Vincent a fait ses armes au sein de l’agence QMI. Il s’est joint au Tremblant Express en 2014. Promu en 2017, il y assume depuis le rôle de rédacteur en chef et directeur de la publication. / A writer and photojournalist by profession, Guillaume Vincent won his stripes in the QMI agency. He joined Tremblant Express in 2014. Promoted in 2017, he has been editor-in-chief and co-publisher since then.

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