Valérie Daigle : étincelle de résilience

La façon dont nous nous relevons face à l’adversité révèle bien souvent la force intrinsèque qui nous est propre. Valérie Daigle en est un exemple flagrant. Rencontre avec une jeune femme parvenue à s’épanouir en dépit d’un revers du destin.

Âgée tout juste de 24 ans, Valérie Daigle fait partie de ces personnes que l’infortune n’aura pu renverser. Partie vivre son rêve à 18 ans sur les pentes enneigées de la Colombie-Britannique, sa vie bascula en un instant, à l’aube d’une troisième saison de glisse dans l’Ouest canadien.

Alors que la jeune femme s’était entrainée tout l’été, elle fit une chute lors de son retour sur les pistes. L’impact fut si violent qu’il compressa la moelle épinière de la jeune planchiste, également monitrice de snowboard pour Whistler Blackcomb.

Adepte de poudreuse, de free riding et de bosses, Valérie caressait le rêve d’instituer des compétitions de bosses en planche à neige.

« Je m’entrainais sérieusement pour atteindre un niveau professionnel, raconte Valérie Daigle. Je performais vraiment bien en bosses et j’aurais aimé amener cette discipline à un autre niveau, mais je n’en ai pas eu le temps, l’univers avait un autre chemin pour moi », souligne-t-elle en souriant.

Transportée à l’hôpital en hélicoptère, Valérie est opérée d’urgence. L’intervention doit permettre de décompresser la vertèbre T12 qui fut écrasée lors de la chute. Elle réalise alors qu’elle a presque entièrement perdu l’usage de ses jambes.

« J’étais submergée par l’émotion, mais je me considérais vraiment chanceuse. J’avais encore une petite étincelle, une connexion très minime avec mes orteils; j’avais donc une chance de me reconstruire, raconte Valérie. Les docteurs m’ont annoncé que je ne remarcherai pas. Mais j’avais 20 ans, il était hors de question que j’accepte ça. »

Le cheminement

De longs mois de rééducation attendent alors la jeune femme qui décide de tout mettre en œuvre pour s’en sortir. Le courage et la persévérance de ses compagnons d’infortune l’inspirent et renforcent sa détermination.

« La rééducation, c’est un peu comme la vie, fait remarquer Valérie. On apprend sans cesse et on se lance toujours de nouveaux défis. Je me trouve chanceuse d’avoir appris aussi jeune à prendre soin de moi. C’est une bénédiction. Mes proches m’aident énormément. J’ai beaucoup d’amis et une famille extraordinaire. C’est primordial, car je suis restée isolée très longtemps. »

Le yoga, facteur déterminant d’une guérison spectaculaire 

Valérie, qui enseigne le yoga au Complexe aquatique Mont-Tremblant et au studio Boréal Yoga, affirme sans détour que cette pratique séculaire l’a énormément aidée à retrouver l’usage de ses jambes. Une rencontre capitale scella son destin à jamais lorsqu’elle croisa sur son chemin celle qui deviendrait sa professeure de yoga; Tina Pashumati James.

« Le yoga m’a vraiment aidée, concède-t-elle. J’ai trouvé ma professeure à Vancouver, et elle m’a lancée sur la voie de la guérison d’une magnifique façon. Tina était déjà passée par là. Elle s’était cassé une vertèbre cervicale à 20 ans et tout son corps était resté paralysé.

Le yoga l’a sauvée, grâce à des techniques de réactivation du système nerveux, de renforcement et de purification. C’est un tout, qui permet une meilleure cohésion entre le corps et l’esprit afin qu’ils travaillent ensemble pour atteindre l’optimal.

C’est ce qui m’aide au quotidien. Je suis vraiment reconnaissante d’avoir trouvé Tina et d’avoir pu apprendre ses techniques. »

Afin de parfaire ses connaissances, Valérie a passé trois mois en Inde l’hiver dernier pour y suivre 400 heures de cours de yoga thérapie et d’ashtanga. Elle y retournera cet hiver afin d’approfondir ses connaissances sur l’aspect altruiste de cette discipline.

« J’ai 24 ans et j’ai l’impression de m’être éveillée comme jamais. Pour moi le yoga doit avant tout être thérapeutique et j’invite quiconque en a besoin à me contacter pour discuter de leurs défis personnels, et peut-être, obtenir à leur tour l’aide qui leur sera nécessaire », conclut-elle.

 

Guillaume Vincent432 Posts

Rédacteur et journaliste de profession, Guillaume Vincent a fait ses armes au sein de l’agence QMI. Il s’est joint au Tremblant Express en 2014. Promu en 2017, il y assume depuis le rôle de rédacteur en chef et directeur de la publication. / A writer and photojournalist by profession, Guillaume Vincent won his stripes in the QMI agency. He joined Tremblant Express in 2014. Promoted in 2017, he has been editor-in-chief and co-publisher since then.

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