Par Jeff Swystun

Mes rencontres avec les animaux sauvages ont toujours été plus amusantes que terrifiantes.

Un renard m’a déjà léché une jambe. Un gros lièvre blanc est venu s’asseoir sur mon pied alors que j’admirais un étang. Sur mon terrain, un chevreuil a pris mon doigt pour une carotte. J’ai vu une meute de loups courir dans le parc national du Mont-Tremblant. Et une fois, un serpent de cinq pieds de long (sûrement échappé d’un zoo) a traversé le sentier devant moi.

En mai, j’ai vécu une nouvelle expérience. Ma femme et moi faisions une randonnée dans les bois avoisinant notre propriété. Alors que nous marchions, nous avons entendu un bruit. C’était une perdrix qui se camouflait sous les buissons.

La petite volaille fut ravie de nous rejoindre, enfreignant du coup toute règle de distanciation sociale. Elle nous a accompagnés, tel un animal de compagnie ou une bonne amie.

À un moment donné, je me suis assis et elle est venue examiner une de mes mains. Un mouvement de ma part l’a fait sursauter et j’ai eu droit à un coup de bec pour l’avoir brusquée.

L’incident vite oublié, nous avons continué notre route ensemble, la perdrix jacassant tout au long du trajet.

Nous regrettions, mon épouse et moi, de ne pas avoir apporté nos téléphones pour documenter cette rencontre. Nous sommes retournés à la maison et notre compagne nous a suivis pendant un certain temps, puis est repartie.

Espérant la rattraper, j’ai décidé de refaire la randonnée.

Il s’avère que cette gélinotte est loin d’être timide et adore se faire prendre en photo. J’ai rapidement rétabli notre relation et nous avons passé plus d’une demi-heure à causer. Elle est très bavarde et enjouée (d’après ce que j’ai lu, il semble qu’il s’agissait d’une femelle.) Elle s’est jetée sur moi deux fois, mais c’était pour plaisanter. Elle aime tourner autour de moi lorsque je m’assois et me sauter sur le dos.

Selon mes recherches, bien qu’inhabituel, ce comportement n’est pas rare. Certaines perdrix entrent dans les voitures et les maisons en présence d’humains. J’ai visionné une vidéo sur Internet d’une gélinotte qui saute sur le canon du fusil d’un chasseur.

J’ai appris que les gélinottes ne migrent pas, mais passent toute leur vie dans un territoire de quelques hectares. C’est le cas de notre nouvelle amie; elle marche avec nous jusqu’à ce qu’elle atteigne ses limites territoriales. Elle a beaucoup de choses à dire et à partager; alors nous la laissons parler. Une perdrix peut voler, mais préfère marcher, vraisemblablement avec nous. Nous apprécions beaucoup sa compagnie et avons toujours hâte de la revoir.

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