Treq : une coopérative redéfinit l’aviation au Québec

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Voilà plusieurs années que des professionnels de l’aviation travaillent à la réalisation de ce projet. À la tête de cette initiative, on retrouve Serge Larivière, membre fondateur et président de L’Aéroport international de Mont-Tremblant. L’objectif ; desservir les régions du Québec et permettre leur développement.

L’annonce de la création de cette coopérative de transport régional, qui a suivi de près celle de la décision d’Air Canada de se retirer de 30 régions, arrive à point nommé. Mont-Tremblant – Îles-de-la-Madeleine pour 350 $ aller-retour, ça laisse rêveur, non ? Tout porte à croire qu’il s’agira de la nouvelle réalité des Québécois dès le printemps prochain.

Les possibilités sont immenses et sonneraient enfin le glas du monopole exercé jusque-là par les sociétés privées dans le domaine de l’aviation civile au détriment des régions.

« Mission accomplie pour la première étape, fait valoir Serge Larivière. La réponse des régions, des médias et des Québécois est extraordinaire. Nous avons beaucoup d’appui et des félicitations. L’intérêt est donc là. C’était primordial, car sans eux, il n’y avait pas de projet. Il était nécessaire de fédérer le ras-le-bol des Québécois et des régions concernant le prix des billets. »

L’Aéroport international de Mont-Tremblant, l’exemple à suivre

En entrevue avec Tremblant Express, M. Larivière a tenu à souligner le travail colossal qui a été effectué à Mont-Tremblant et dans les Hautes-Laurentides depuis la fin des années 90.

Unique en Amérique, l’Aéroport international de Mont-Tremblant offre une porte d’accès inédite à la région des Hautes- Laurentides et a permis, grâce à des prix défiant toute concurrence, d’attirer une clientèle de Toronto et de New York devenue essentielle à la pérennité du développement de notre région.

« Bravo à nous, a-t-il lancé ! Le travail que l’on a fait chez nous jette les bases pour la réalisation de ce projet et va permettre de régler le problème aérien à travers le Québec. Sans ces efforts communs purement laurentiens, on ne serait pas en train de parler de Treq aujourd’hui. »

Le Québec à la traîne

En regardant les statistiques mondiales du transport aérien de l’IATA, M. Larivière a réalisé qu’il y avait cinq fois plus de trafic aérien en Ontario par personne qu’au Québec. Seule différence entre les deux provinces : le prix des billets d’avion.

« Notre discours va à l’encontre de celui des transporteurs aériens qui prétendent que les prix sont hauts car il n’y a pas assez de demande. Pour nous, il n’y a pas de demande car les prix sont trop élevés. Si l’on pouvait offrir une qualité de service et des prix équivalents à ce qu’on retrouve dans le reste du Canada, les Québécois seraient au rendez-vous. »

Pourquoi une coopérative ?

Au Québec, le mouvement coopératif a rencontré plusieurs succès, notamment en finance avec le Mouvement Desjardins et en agriculture avec Sollio. Pour Serge Larivière, l’idée d’utiliser ce modèle dans l’aérien régional tombait sous le sens.

« Une COOP, c’est des gens qui se mettent ensemble pour régler un problème. Ça permet de réunir le meilleur des deux mondes – la drive du privé avec la mission noble du public », souligne-t-il.

Une première flotte de cinq Q400

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Les membres fondateurs de Treq finalisent actuellement les détails afin de réserver une première flotte de cinq Q400, ces avions de 78 places fabriqués par Bombardier Aéronautique.

Ces derniers se négocient à 25M$ US neufs. Heureusement pour Treq, le marché actuel profite aux acheteurs et il est possible d’en trouver à 5M$ US.

« Ces avions sont extrêmement performants, explique Serge Larivière. Ils peuvent voler 14 heures par jour. Il s’agit de l’appareil le plus performant en aviation régionale au monde. Ce n’est pas pour rien que le reste du Canada l’utilise », souligne-t-il.

Tout est possible

Prévoir l’avenir n’est pas évident. Selon Serge Larivière, l’ensemble de l’industrie touristique a bon espoir de retrouver un semblant de normalité l’été prochain. Et dès lors, tout sera possible.

« On avait un projet purement touristique avant la Covid. Un circuit touristique qui permettait de faire deux jours d’escales dans différentes régions comme Tremblant, Charlevoix, Percé, les Chic Chocs et même, les chutes du Niagara. Il s’appelait Treq, sauf que le ‘’T’’ signifiait ‘’tourisme’’ et non ‘’transport’’, précise-t-il. À suivre.

treq.ca

Guillaume Vincent430 Posts

Rédacteur et journaliste de profession, Guillaume Vincent a fait ses armes au sein de l’agence QMI. Il s’est joint au Tremblant Express en 2014. Promu en 2017, il y assume depuis le rôle de rédacteur en chef et directeur de la publication. / A writer and photojournalist by profession, Guillaume Vincent won his stripes in the QMI agency. He joined Tremblant Express in 2014. Promoted in 2017, he has been editor-in-chief and co-publisher since then.

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