Mon beau sapin, roi des forêts

©AdobeStock

Serez-vous de ceux qui à Noël choisiront d’installer un sapin naturel ? Si oui, il y a de fortes chances qu’il s’agisse d’un sapin baumier (Abies balsamea), puisqu’il garde longtemps ses aiguilles après avoir été coupé. Voyons de plus près cet arbre au parfum embaumant qui décore depuis toujours nos festivités hivernales.

Des différentes espèces de sapins qui poussent en Amérique du Nord, le sapin baumier est la plus commune dans l’est du Canada. Au Québec, on le retrouve en forêt boréale jusqu’en Ungava. Cet arbre aux aiguilles persistantes atteint 20 mètres de hauteur et peut vivre 150 ans.

Il se distingue des autres conifères par ses aiguilles aplaties dont le dessous est marqué de deux lignes blanchâtres et qui poussent de part et d’autre du rameau. Ses cônes se dressent à la verticale sur les branches exposées au soleil. L’écorce des jeunes sapins est parsemée de vésicules saillantes remplies de sève, la fameuse gomme de sapin qu’on appelle aussi baume du Canada.

Les Premières Nations ont rapidement découvert et profité des nombreuses propriétés du sapin baumier. Retenons de leur riche savoir ancestral que les bourgeons et les jeunes pousses de ce conifère se mangent en salade, que la résine a des propriétés antiseptiques et que les décoctions préparées avec les aiguilles ou la sève de sapin sont riches en vitamine C.

De nos jours, on utilise entre autres le sapin comme bois d’œuvre et dans la fabrication de papier, de savons, de colles et de parfums. Les fameux sapins de Noël proviennent pour la plupart de plantations industrielles.

Le sapin baumier est au menu de l’orignal qui en déguste les branches, de la gélinotte et du tétras qui en picorent les graines, et des écureuils roux qui font des provisions de cônes. Sans oublier la fameuse tordeuse des bourgeons de l’épinette, qui, contrairement à ce que son nom laisse croire, préfère les tendres bourgeons du sapin à ceux de l’épinette. À leur tour, ces insectes nourriront une foule d’oiseaux forestiers.

Lorsqu’au solstice d’hiver vous entonnerez « Mon beau sapin… », vous saurez pourquoi ce pilier de l’écosystème forestier mérite qu’on en chante les multiples vertus.

 

Plus du même auteur ? Cliquez sur sa photo ci-dessous.

Jacques Prescott

 

Jacques Prescott131 Posts

Jacques Prescott est biologiste, professeur associé à la Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi. Spécialiste de la biodiversité et du développement durable, il est l’auteur de nombreux livres et articles sur la faune et la conservation de la nature. Il nous fait l’honneur de rejoindre notre équipe de collaborateurs et signera chaque mois une chronique intitulée Faune et flore. / Jacques Prescott is a biologist, associate professor with the Chair in Eco-Counselling of the Université du Québec à Chicoutimi. A specialist in biodiversity and sustainable development, he is the author of numerous books and articles about wildlife and nature conservation. He has honoured us by joining our team of contributors and will write a monthly column entitled Wildlife and Habitat.

0 Commentaires

Laissez un commentaire

Login

Welcome! Login in to your account

Remember me Lost your password?

Lost Password