Le remarquable canard branchu

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De plus en plus visible dans le sud du Québec, le canard branchu (Aix sponsa) éblouit par son plumage et fascine par ses habitudes arboricoles.

Ce proche parent du canard mandarin d’Asie est sans conteste le plus joli de nos canards. À son retour de migration en avril, le mâle met en relief sa livrée chatoyante, ses yeux et son bec rouges et sa longue huppe verdâtre pour séduire les femelles.

Ces dernières, plus discrètes, arborent un plumage tacheté de brun, un miroir bleu, des yeux cerclés et des sourcils blancs. Une fois le couple formé, il reste uni toute la saison. C’est l’unique canard pouvant produire régulièrement deux nichées par année comptant chacune de 10 à 13 canetons.

Le bien nommé canard branchu est aussi le seul canard d’Amérique du Nord à percher dans les arbres. Les fortes griffes qui équipent ses pattes palmées lui permettent de s’agripper à l’écorce et aux branches et d’atteindre les trous d’arbres où il fait son nid. Comme il ne peut creuser le bois, il profite des cavités excavées par les pics notamment celles du Grand Pic et des nichoirs placés à son intention à proximité des plans d’eau.

Le canard branchu barbote dans les eaux peu profondes des forêts inondées, les ruisseaux, les lacs et les étangs où il se nourrit de végétation, d’insectes aquatiques et de crustacés. Lorsqu’il plonge, il réduit sa consommation d’oxygène et peut rester sous l’eau plus d’une minute. Il fouille aussi le sol à la recherche de graines, de fruits, d’araignées et d’insectes.

Au début du 20e siècle, ce magnifique canard a bien failli être exterminé par la chasse excessive, l’assèchement des zones humides et l’exploitation des grands arbres propices à sa nidification. Le canard branchu est aussi inquiété par la prolifération du raton laveur, l’un de ses principaux prédateurs, et de l’étourneau sansonnet, qui réussit parfois à envahir son nid.

Le contrôle de la chasse, l’installation de nichoirs, la protection des bandes riveraines et le maintien de chicots de bonnes dimensions à proximité des plans d’eau ont heureusement entraîné une hausse importante des effectifs de cet oiseau remarquable, aujourd’hui bien présent dans les érablières et les sapinières du sud du Québec.

 

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Jacques Prescott

 

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Jacques Prescott est biologiste, professeur associé à la Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi. Spécialiste de la biodiversité et du développement durable, il est l’auteur de nombreux livres et articles sur la faune et la conservation de la nature. Il nous fait l’honneur de rejoindre notre équipe de collaborateurs et signera chaque mois une chronique intitulée Faune et flore. / Jacques Prescott is a biologist, associate professor with the Chair in Eco-Counselling of the Université du Québec à Chicoutimi. A specialist in biodiversity and sustainable development, he is the author of numerous books and articles about wildlife and nature conservation. He has honoured us by joining our team of contributors and will write a monthly column entitled Wildlife and Habitat.

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