Le Lapin à queue blanche, à la campagne comme à la ville

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Présent dans une grande partie des États-Unis, le lapin à queue blanche s’est installé dans le sud de l’Ontario dans les années 1860. Depuis il ne cesse de progresser vers le nord, profitant du défrichement des forêts, de l’expansion du domaine agricole et des changements climatiques. Arrivé dans le sud du Québec vers 1930, il prolifère aujourd’hui dans les vergers, les champs et certains parcs urbains en Estrie, en Montérégie, Montréal et Ottawa-Gatineau.

Plus petit que son cousin le lièvre d’Amérique, le lapin à queue blanche n’acquiert pas de pelage blanc en hiver. On le reconnaît à sa nuque couleur cannelle et à sa queue de coton blanc toujours bien visible. Dès la mi-mars, les couples s’adonnent à une cour spectaculaire ponctuée de poursuites et de bonds effrénés. Dans le sud du Québec, une lapine peut avoir deux ou trois portées annuelles de quatre à six petits après une gestation de 28 jours.

Contrairement aux lièvres qui naissent couverts d’un épais pelage et quittent le nid à peine quatre jours plus tard, les lapereaux nouveau-nés sont nus et aveugles et restent au nid près de deux semaines. Au cours de cette période, ils se cachent dans un trou peu profond creusé par leur mère. Souvent dissimulé dans un buisson, ce nid est difficile à voir car la mère le recouvre d’un tapis d’herbes, de feuilles et de poils chaque fois qu’elle quitte ses petits après les avoir allaités.

Grand amateur de trèfle, luzerne, pissenlit, légumes et fleurs durant l’été, le lapin grignote l’écorce et les ramilles d’une variété d’arbres et d’arbustes en hiver. Les brindilles sont coupées net en biseau alors que celles mangées par les cerfs de Virginie sont arrachées. De plus en plus présent dans les banlieues du sud du Québec, le lapin à queue blanche craint plusieurs prédateurs dont le renard, le coyote, la belette, les oiseaux de proie. Sans oublier les chats, les chiens et… les jardiniers exaspérés par les dégâts qu’il cause parfois aux plantations.

 

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Jacques Prescott

 

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Jacques Prescott est biologiste, professeur associé à la Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi. Spécialiste de la biodiversité et du développement durable, il est l’auteur de nombreux livres et articles sur la faune et la conservation de la nature. Il nous fait l’honneur de rejoindre notre équipe de collaborateurs et signera chaque mois une chronique intitulée Faune et flore. / Jacques Prescott is a biologist, associate professor with the Chair in Eco-Counselling of the Université du Québec à Chicoutimi. A specialist in biodiversity and sustainable development, he is the author of numerous books and articles about wildlife and nature conservation. He has honoured us by joining our team of contributors and will write a monthly column entitled Wildlife and Habitat.

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