Le fantomatique lynx du Canada

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La forêt boréale abrite un gros chat sauvage des plus discrets : le lynx du Canada. Ce félin nordique est particulièrement adapté aux conditions de neige et de froid. Sa présence est associée à celle du lièvre d’Amérique, sa proie principale. Difficile à voir, le lynx laisse heureusement des traces qui le trahissent.

Le lynx du Canada supporte bien le froid grâce à son pelage dense constitué de longs jarres noirs ou gris et un duvet touffu brun jaunâtre. Ses longues pattes se terminent par des pieds larges et de longs doigts couverts de poils raides qui tels des raquettes facilitent les déplacements dans la neige épaisse. On le distingue de son cousin le lynx roux par les longues touffes de poils qui garnissent ses oreilles.

Bien que le lièvre d’Amérique constitue l’essentiel de son régime alimentaire, le lynx du Canada se nourrit aussi de rongeurs (castor, campagnols, écureuils, porcs-épics) et d’oiseaux (canards, tétras ou gélinottes) qu’il chasse à l’affut et capture après une brève poursuite. Quand l’occasion se présente, il s’attaque aux jeunes cervidés. Il enfouit les restes dans la neige ou dans l’humus.

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Les populations de lynx du Canada fluctuent suivant un cycle de 9 ou 10 ans qui correspond au cycle d’abondance du lièvre d’Amérique. Lorsque les lièvres se font rares, le lynx a du mal à survivre. Pour éviter que le piégeage ne mette l’espèce en péril, les quotas de piégeage du lynx sont établis en fonction de ce cycle.

Ce félin est surtout actif durant la nuit et s’accommode bien de la présence humaine. Il parcourt quotidiennement de 5 à 9 km et laisse dans la neige de larges empreintes arrondies (jusqu’à 10 cm de long et 14 cm de large). L’empreinte comporte quatre doigts et ne laisse aucune trace de griffes puisque celles-ci sont rétractiles et ne sortent de leur fourreau qu’au moment d’agripper une proie ou pour se défendre.

Cet hiver, en parcourant les chemins forestiers, les clairières et les sentiers de skis de fond, soyez attentifs à la présence du fantôme de la forêt boréale. Il vous observe peut-être.

 

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Jacques Prescott

 

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Jacques Prescott est biologiste, professeur associé à la Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi. Spécialiste de la biodiversité et du développement durable, il est l’auteur de nombreux livres et articles sur la faune et la conservation de la nature. Il nous fait l’honneur de rejoindre notre équipe de collaborateurs et signera chaque mois une chronique intitulée Faune et flore. / Jacques Prescott is a biologist, associate professor with the Chair in Eco-Counselling of the Université du Québec à Chicoutimi. A specialist in biodiversity and sustainable development, he is the author of numerous books and articles about wildlife and nature conservation. He has honoured us by joining our team of contributors and will write a monthly column entitled Wildlife and Habitat.

1 Comment

  • Jacques P Charlebois Reply

    janvier 27, 2022 at 10:24

    Merci bel article simple et accrocheur

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