La préservation du loup au parc national du Mont-Tremblant

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« Le loup est une espèce clé du parc national du Mont-Tremblant. Sa disparition engendrerait une cascade d’effets secondaires importants sur ces écosystèmes. Comme le loup requiert un grand territoire pour assurer ses besoins vitaux, le parc est trop petit pour maintenir une population de loups saine. La protection du loup passe donc par une vision régionale de sa conservation. »

Dans des Laurentides, les loups se nourrissent de proies comme le castor, l’orignal, le cerf et de petits gibiers. Le taux de succès d’un loup poursuivant une proie est assez faible. Une majorité d’animaux pourchassés s’en sortent indemnes. Les loups auraient plus de succès avec les proies affaiblies (âgées, malades ou blessés).

Il créerait une sélection naturelle des proies qui favorise les individus plus en santé et vigoureux, plus méfiant, plus apte à la fuite, voir, plus apte à défier un prédateur. Selon des recherches sur l’impact écologique de sa réintroduction au parc national de Yellowstone, le contrôle qu’il exerce sur les populations démontre qu’en sa présence, les ravages de cerfs sont plus petits et plus denses.

Ce phénomène diminue l’impact du broutage sur la végétation. Moins broutée, la végétation est plus abondante et plus diversifiée. La faune est alors plus abondante et diversifiée elle aussi. Plus d’insectes, plus d’oiseaux, plus de petits mammifères sont observés. Espèce dominante, le loup a aussi tendance à déloger des espèces compétitrices comme le coyote, qui a moins peur de l’homme.

Le phénomène le plus impressionnant suite à l’introduction des loups dans un écosystème dominé par les herbivores est que des forêts réapparaissent et que les cours d’eau gagnent en santé et en biodiversité. Même les populations de proies comme le castor augmentent ! On le sait maintenant, une végétation plus dense fixe plus de carbone et contribue à la lutte aux changements climatiques.

Domaines vitaux et taux de mortalité

Les travaux sur les domaines vitaux des loups du parc national du Mont-Tremblant démontrent qu’ils utilisent une bande de territoire de près de 24 km à l’extérieur du parc. C’est dans cette zone que plusieurs loups suivis au cours des dernières années sont décédés par la chasse, le piégeage et les accidents routiers.

Comme la mortalité hors du parc est élevée, il n’est pas rare de ne compter que trois ou quatre loups dans une meute du parc avant la naissance des louveteaux. Dans ce contexte, l’impact de la mortalité hors du parc peut être important sur l’équilibre d’une meute de loups. Chaque adulte est important pour assurer la survie des jeunes de l’année !

Préserver les loups du parc demande une vision régionale

L’état de santé des écosystèmes du parc national du Mont-Tremblant dépend donc de la survie des loups à l’extérieur du parc !

sepaq.com/tremblant

 

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Hugues Tennier

 

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Hugues Tennier est responsable du Service de la conservation et de l’éducation au parc national du Mont-Tremblant. Hugues Tennier is officer In charge of the Department of Conservation and Education at Mont-Tremblant National Park.

Un loup dans votre cour !

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