La gélinotte huppée, une poule des bois bien sympathique

« Quand décembre revient, quand la neige neige »… c’est le temps d’observer la gélinotte huppée, la fameuse perdrix de nos bois.

Présente sur notre territoire toute l’année, la gélinotte se déplace sur la neige en laissant des empreintes en forme d’étoile à trois branches. Ses pas la mènent d’un arbre à l’autre, sous les buissons et dans les taillis de la forêt feuillue ou de la forêt mixte, à la recherche de quelques bourgeons à déguster. On remarque sa présence à la lisière des forêts, dans les ravins et le long des cours d’eau bordés de saules et d’aulnes.

Cet oiseau de la famille des phasianidés est un proche parent de la poule domestique, du tétras et du dindon sauvage. Il se distingue par sa tête garnie d’une huppe, son cou orné d’une collerette noire et sa queue rayée, large et plate, qui peut s’étaler comme un éventail.

Le régime alimentaire de la gélinotte se compose pour l’essentiel de bourgeons, de feuilles et de brindilles d’une variété d’arbres et d’arbustes : peuplier faux-tremble, bouleau, ostryer de Virginie, saule. Diverses graines comme celles du peuplier, de l’érable et du vinaigrier, ainsi que les fruits de la viorne, du sorbier, du cerisier, du houx et du hêtre à grandes feuilles complètent son alimentation.

La gélinotte est bien adaptée à l’hiver. Durant l’automne, de fines excroissances écailleuses poussent de part et d’autre de ses doigts longilignes. Ces prolongements latéraux des écailles de ses orteils servent de véritables raquettes qui  lui facilitent ses déplacements dans la neige.

Au crépuscule, elle se perche habituellement dans un conifère pour y passer la nuit. Par temps froid, elle s’enfouit dans la neige épaisse, jusqu’à disparaître sous le manteau blanc qui lui sert alors d’isolant.

Un examen attentif vous permettra peut-être de voir ces sites de repos, parfois marqués par les empreintes des ailes que l’oiseau laisse dans la neige en prenant son envol.

Autres signes immanquables de sa présence, les fientes de la gélinotte huppée ressemblent à des bâtonnets cylindriques de deux ou trois centimètres ayant l’épaisseur d’un crayon et que l’oiseau dépose parfois en tas impressionnants.

La gélinotte craint de nombreux prédateurs, lynx, renard, loup, coyote, grand-duc, sans compter les chasseurs pour qui elle est un gibier fort recherché. Face au danger, elle s’envole à tire d’ailes ou se cache dans les buissons, son pelage cryptique lui servant de camouflage.

Au printemps prochain, lors de la saison de reproduction, vous entendrez sans doute le tambourinage spectaculaire des mâles, qui battent bruyamment des ailes, perchés sur une souche, pour attirer les femelles. Mais cela est une autre histoire…

La gélinotte huppée est l’un des oiseaux vedettes de l’Animalium.

 

Du même auteur : L’orignal, géant fragile (Cliquez sur l’image)

 

Jacques Prescott131 Posts

Jacques Prescott est biologiste, professeur associé à la Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi. Spécialiste de la biodiversité et du développement durable, il est l’auteur de nombreux livres et articles sur la faune et la conservation de la nature. Il nous fait l’honneur de rejoindre notre équipe de collaborateurs et signera chaque mois une chronique intitulée Faune et flore. / Jacques Prescott is a biologist, associate professor with the Chair in Eco-Counselling of the Université du Québec à Chicoutimi. A specialist in biodiversity and sustainable development, he is the author of numerous books and articles about wildlife and nature conservation. He has honoured us by joining our team of contributors and will write a monthly column entitled Wildlife and Habitat.

1 Comment

  • Danièle Brisard-Granger Reply

    novembre 25, 2019 at 1:20 pm

    La photo de la gélinotte est magnifique. Les explications données sont claires et précises. Elles donnent envie d’en savoir encore plus. Merci.

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