La famille Saint-Louis

L’ancêtre de la famille Saint-Louis connu dans notre région était natif de Sorel. Après avoir terminé ses études classiques dans les années 1850, Albert, de son prénom, se rendit dans l’Ouest canadien, à Port Albert, pour le travail. Il y rencontra Kate McLaughlin, qu’il épousa, et le jeune couple vint s’établir à Saint- Jovite.

La terre d’Albert, qui était fermier, se trouvait sur le rang 8 et leur maison fut érigée sur ce qui est devenu la piste d’atterrissage du Gray Rocks. En plus d’exploiter la ferme, Albert était secrétaire et maître-chantre à l’église paroissiale. La famille s’agrandit et le couple eut dix enfants.

Albert et Kate décident de donner à leur fils, né le 19 mai 1903, le prénom de Charles en souvenir de leur fils né en 1894 et mort à l’âge de trois ans. Celui-ci sera connu au sein de la famille comme « Charles le deuxième ». Ce dernier épousera Dorina Tassé le 26 mai 1928. La famille qu’ils formeront jouera un rôle important dans ma jeunesse.

Charles et Dorina prirent la relève sur la ferme paternelle. Charles fut aussi bûcheron, homme à tout faire pour la famille Wheeler et manœuvre pour Joseph Ryan. Il sera également barman avant de se lancer en restauration. En 20 ans, Dorina donnera naissance à 11 enfants. Marcel (1928), Raymond (1930), Claude (1931), Guy (1932), Marielle (1933), Denise (1937), Jacques (1940), Lise (1942), Huguette (1943), Monique (1946) et Ginette (1948).

En 1946, Charles et Dorina Saint-Louis achetèrent à leur beau-frère le restaurant le Snack Bar, situé sur le bord du lac Mercier, devant ce qui était à l’époque l’hôtel Chalet du lac. Ils quittèrent la ferme en 1948 avec leurs enfants pour s’installer au lac Mercier. Au moment où je commençais à fréquenter l’école, au couvent des sœurs Sainte-Croix, nous habitions le Versant Nord du mont Tremblant.

Le chemin Duplessis était construit, mais il était en terre et le trajet était de 18 km pour se rendre à l’école. Je devais donc prendre le lunch à l’école. Mes parents considéraient qu’un sandwich ne serait pas suffisant pour me garder alerte durant les longues heures de classe. Ils cherchèrent donc une solution.

Ma mère s’entendit avec Mme Saint-Louis et je me joignis à sa famille sur l’heure du dîner pour partager le repas avec eux. Ma mère avisa Mme Saint Louis que j’étais quelque peu capricieux à table et de ne pas s’étonner si je ne mangeais pas beaucoup. Voilà que pour la première fois de ma vie, je me retrouvai assis à une table où l’on comptait plus d’enfants que d’adultes.

Une table où la sélection du jour, et bien… c’était ce qu’il y avait dans l’assiette. Tout le monde parlait, mais avec politesse et discipline, et en 30 minutes, c’était terminé. J’étais au paradis en tant que fils unique d’être accepté ainsi dans cette grande famille. Quelle ne fut pas la surprise de ma mère d’apprendre de Mme Saint-Louis que je mangeais de tout et en redemandais.

Et ce fut ainsi jusqu’à ce que je fréquente le High-school de Sainte-Agathe-des-Monts. Charles Saint-Louis continua à développer son commerce. Des chambres s’ajoutèrent au restaurant et l’hôtel de la Porte Rouge naquit. La famille, qui exploitait et entretenait la plage devant l’hôtel, fit l’acquisition de maisons qu’elle mit en location.

Elle acheta même le presbytère pour le transformer en un restaurant qui fut appelé L’abbé du Nord. En 1960, Claude et Raymond développèrent le Mont Plaisant, en plein cœur du Village. Je fréquentais ce centre de ski à mon retour de compétitions pour m’y entrainer au slalom.

En 1968, l’hôtel La Porte Rouge fut repris en copropriété par leur fils Raymond, leur fille Huguette et son mari Guy Dubois. En 1978, Marc et Christine, les enfants de Raymond, prirent les rênes, et ce, jusqu’à ce que la Ville de Mont-Tremblant en fasse l’acquisition. Gilles, le fils de Guy, exploita les entreprises GLC, maintenant reprises par son fils Frédéric, formant ainsi la cinquième génération d’entrepreneurs de cette famille.

Fait notable, la famille Saint Louis s’est toujours impliquée dans la communauté. Charles (père) et Claude (fils) ont été commissaires d’école et marguilliers. Jacques (fils) fut secrétaire-trésorier de la municipalité de Mont-Tremblant et conseiller municipal. Claude et Raymond ont également servi comme conseillers municipaux. De nos jours, la famille Saint-Louis continue d’évoluer à Mont-Tremblant.

L’histoire n’est donc pas terminée et continue de s’écrire.

 

Du même auteur : À la manière de Gaston Gervais (Cliquez sur l’image)

 

Peter Duncan121 Posts

Membre de l’équipe canadienne de ski alpin de 1960 à 1971, skieur professionnel de 1971 à 1979 et champion américain en 1965, Peter Duncan a participé aux Jeux olympiques de 1964 à Innsbruck ainsi qu’à ceux de 1968 à Grenoble. Intronisé au Temple de la renommée du ski au Canada, au Panthéon des sports du Québec et récipiendaire de la médaille du gouverneur général, Peter a longtemps été commentateur de ski à la télévision./ Peter Duncan is a Canadian former alpine skier who competed in the 1964 and the 1968 Winter Olympics. He was named to the Canadian National Alpine Team in 1960 at the age of 16 and competed at the national level for the next 10-years until 1970 before retiring.

Michel Normandeau

Connor O’Brien

1 Comment

  • Micheline Reply

    avril 27, 2021 at 11:32

    Ginette Saint-Louis de Mont-Tremblant a enseigné l’éducation physique à la Polyvalente Curé-Mercure de Saint-Jovite, elle a exercé son enseignement avec passion et humour. Elle a été une source d’inspiration pour nombre d’élèves dont moi-même. Je garde de très bons souvenirs de ces années où j’ai pratiqué plusieurs sports comme une de ses élèves.

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