Doit-on éliminer les moustiques ?

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L’arrivée de l’été coïncide avec l’émergence des moustiques. Ces insectes piqueurs exaspèrent les amateurs de plein air, les travailleurs forestiers, les animaux domestique ou sauvages et transmettent parfois des maladies redoutables. Doit-on pour autant les éliminer à tout prix ?

Le contrôle des moustiques peut améliorer notre qualité de vie et prévenir certains risques pour la santé, mais il doit tenir compte de leur rôle écologique essentiel. Les œufs, les larves et les moustiques adultes alimentent une foule de prédateurs (insectes, araignées, poissons, amphibiens, oiseaux et mammifères) qui contribuent à la qualité de l’environnement.

Par leur action de filtration, les larves de moustiques participent même à l’assainissement des mares d’eaux stagnantes. Les insecticides biologiques comme le BTI éliminent les larves de moustiques, mais ils tuent également des insectes utiles comme les chironomes, réduisant la quantité de nourriture disponible et les populations de tous les animaux qui s’en nourrissent.

Les municipalités qui souhaitent s’attaquer aux moustiques devraient d’abord accentuer leurs efforts de sensibilisation aux pratiques préventives, notamment l’élimination des eaux stagnantes autour des résidences. Gouttières mal drainées, pneus usés, récipients abandonnés, soucoupes de pots de fleurs, barils d’eau de pluie, flaques d’eau, bains d’oiseaux, bassins de jardin sont autant de lieux propices à la prolifération des moustiques.

Le moustique évolue dans un rayon de 200 m autour de son site d’émergence. Celui qui vous pique vient probablement de chez vous. Des aménagements favorables aux prédateurs naturels des moustiques peuvent aussi contribuer à leur contrôle, qu’il s’agisse de nichoirs pour les hirondelles et les mésanges ou d’abris à chauves-souris. Libellules, araignées, crapauds et grenouilles sont autant d’alliés naturels qu’il faut respecter.

Rappelons qu’on peut se prémunir contre les piqures de moustiques en portant des vêtements amples, à manches longues et de couleur claire, en utilisant un insectifuge, en installant des moustiquaires aux fenêtres ou en réparant celles qui sont déchirées. Certains pièges à moustiques ont aussi fait leurs preuves.

Les moustiques enrichissent les écosystèmes naturels, des mesures simples peuvent atténuer les ennuis qu’ils nous causent sans devoir recourir à l’épandage systématique d’insecticides, une intervention coûteuse au plan économique et environnemental. La section des arthropodes de l’Animalium, musée zoologique à Mont- Tremblant, offre un aperçu du rôle écologique de ces animaux. animalium.ca

 

 

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Jacques Prescott

 

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Jacques Prescott est biologiste, professeur associé à la Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi. Spécialiste de la biodiversité et du développement durable, il est l’auteur de nombreux livres et articles sur la faune et la conservation de la nature. Il nous fait l’honneur de rejoindre notre équipe de collaborateurs et signera chaque mois une chronique intitulée Faune et flore. / Jacques Prescott is a biologist, associate professor with the Chair in Eco-Counselling of the Université du Québec à Chicoutimi. A specialist in biodiversity and sustainable development, he is the author of numerous books and articles about wildlife and nature conservation. He has honoured us by joining our team of contributors and will write a monthly column entitled Wildlife and Habitat.

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