De retour de France

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Le 24 juin dernier, j’ai donc pris d’assaut les eaux claires et calmes de la baie des Anges. C’était un départ beaucoup plus agressif que d’habitude pour un Ironman, ce qui me plait. Je me suis battue pour prendre position et me distancer de la masse de nageurs. Après 200 m, j’étais dans le groupe de tête, où je suis parvenue à maintenir ma position jusqu’à la sortie de l’eau.

J’étais tout près du peloton lorsque j’ai enfourché mon vélo sur la promenade des Anglais. Dans les vingt premiers kilomètres, plats et rapides, je déployais la puissance prévue et je me sentais forte. Ensuite, la longue montée a commencé. C’est environ quarante-cinq minutes plus tard, en me penchant pour prendre ma gourde, que j’ai ressenti un inconfort familier. Il y a d’abord eu une douleur inquiétante derrière la cuisse. Elle était similaire à ce que j’avais senti lorsque la blessure était survenue à l’entrainement. La situation s’est aggravée progressivement. Cependant, la foule, très présente en haute montagne, me transmettait son énergie. C’était presque comme si j’étais chez moi. Tout voulait que ça fonctionne, mais le véhicule était bloqué. J’ai tenté de faire abstraction de tout. Peut-être qu’avec le début de la descente progressive, les choses iraient mieux. Malheureusement, ça n’a pas été le cas, et à 80 km de vélo, ma course était terminée. Parfois, en quelques heures, le vent peut tourner de façon drastique. Voilà qui résume ma course en France.

L’objectif de ce journal de bord est d’offrir une fenêtre sur la réalité d’une athlète professionnelle. Comme vous devez le savoir, bien que nous connaissions des moments formidables et inoubliables, nous connaissons aussi, comme tout le monde, des déceptions importantes. En s’engageant entièrement, nous savons que les émotions seront fortes. Nous visons l’extase en acceptant le risque de la déception. C’est le contrat et c’est ce qui fait que nous nous sentons si vivants lors d’une course.

Ici, à Mont-Tremblant, je suis au meilleur endroit au monde pour retrouver le sourire et me remettre de cette mésaventure. C’est ce que je ferais donc maintenant, en me rappelant que la chose la plus importante est de parvenir à toujours retrouver le sourire, quoiqu’il advienne.

Merci de faire partie de l’aventure et à la prochaine!

Magali Tisseyre12 Posts

Magali Tisseyre est triathlète professionnelle sur longue distance, 16-fois Championne sur Ironman 70.3 et 3ème au monde en 2009 and 2010. Elle a commencé à s'entrainer pour le triathlon à l'Université pour devenir aujourd'hui l'une des meilleures triathlètes au Canada. En 2017, Magali a décidé de se lancer sur la distance de l'Ironman complet. / Magali Tisseyre is a professional long distance triathlete, 16-time Ironman 70.3 Champion and 3rd in the World in 2009 and 2010. She started to train for triathlon at University to become one of the best Canadian triathletes. She is now testing herself on full IronMan.

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