Covid-19 : quel impact pour l’immobilier à Mont-Tremblant ?

Comme nombre de travailleurs, les courtiers immobiliers ont dû composer avec une pause forcée de leur activité professionnelle. Devons-nous nous attendre à un bouleversement du monde de l’immobilier ? Le marché de Mont-Tremblant saura-t-il tirer son épingle du jeu ? Tremblant Express a interrogé trois courtiers de la région afin de faire le point sur la situation.

Sans surprise, au moment de recueillir ces témoignages, Jennifer McKeown, directrice de Les Immeubles Mont-Tremblant ; Pascale Janson, copropriétaire fondatrice et directrice d’agence des Versants Mont-Tremblant et Stephen Lafave, directeur senior d’Engel & Völkers Tremblant s’entendaient tous pour dire que le marché était en pause, « une période comparable à la fermeture de la bourse le soir venu », souligne Pascale Janson qui, au moment de tenir ces propos, espérait une reprise des activités immobilières le 4 mai.

Certaines ventes se sont toutefois concrétisées, notamment lorsque « les acheteurs avaient pu visiter la propriété avant le début du confinement », explique Jennifer McKeown. Par ailleurs, si l’on se fie à l’affluence enregistrée sur le site d’Engel & Volkers Tremblant, qui a connu une forte hausse durant cette période, beaucoup de gens ont pris le temps de magasiner leur propriété de rêve.

Doit-on s’attendre à une incidence sur le prix des propriétés ?

Difficile de parler d’immobilier sans parler de prix. Selon nos interlocuteurs, le prix des propriétés situées en bord de lac ne changera pas, mais si la situation perdure, les propriétés à revenus risquent d’être impactées.

« Certaines propriétés ont été achetées pour leur potentiel de revenus et ce dernier fixe leur valeur. Il va falloir que le cours de la vie reprenne si on ne veut pas voir cette valeur dégringoler, estime Pascale Janson.

S’ils lèvent les interdictions de circuler entre les provinces, je crois qu’il n’y aura pas d’effet sur l’immobilier à Mont-Tremblant. Des vacances au Québec, et surtout à Mont-Tremblant, risquent fort d’être populaires pour les mois à venir, car les gens s’y sentiront en sécurité », fait-elle valoir.

« Je crois qu’on est vraiment bien positionnés, poursuit Stephen Lafave, car on peut accéder à notre destination en voiture à l’heure où peu de gens veulent voyager en avion. Ça va être une période d’ajustements. À moyen terme, on croit que les choses vont se replacer d’ici six mois à un an. »

Mont-Tremblant, nouvelle « capitale » du télétravail ?

Ces professionnels de l’immobilier comptent tous parmi leurs amis et clients des villégiateurs venus faire leur confinement à Mont-Tremblant plutôt qu’en ville. Tous les trois ont observé une nouvelle tendance suite à cette crise ; le télétravail fonctionne et pourrait permettre un exode jusque-là considéré comme marginal.

« Le monde veut sortir de Montréal. Tout change, observe Jennifer McKeown. Les gens sont plus confortables avec le travail à distance et on perçoit un engouement plus accentué pour notre région en tant que lieu de résidence principale. On voit beaucoup d’activités avec les maisons unifamiliales », précise-t-elle.

« Je pense que cette expérience va donner aux gens le désir de devancer leurs projets de pré-retraite ou de déménagement à Mont-Tremblant pour y travailler à distance, car l’expérience nous a démontré que cela fonctionnait, confirme Pascale Janson. Le bon côté est que le télétravail pourrait permettre de répondre à une pénurie de travailleurs qualifiés dans certains domaines », ajoute-t-elle.

« La demande demeure et les taux d’intérêt sont bas. Bien sûr, tout dépendra de l’économie, mais un grand nombre de personnes a eu l’occasion de vivre à Mont-Tremblant un ou deux mois au lieu de rester confiné à leur résidence principale. Les tendances pourraient changer et avoir un effet bénéfique pour les destinations comme la nôtre. Tous ces facteurs seraient susceptibles d’atténuer les effets négatifs que la pandémie pourrait causer », conclut Stephen Lafave.

 

Guillaume Vincent432 Posts

Rédacteur et journaliste de profession, Guillaume Vincent a fait ses armes au sein de l’agence QMI. Il s’est joint au Tremblant Express en 2014. Promu en 2017, il y assume depuis le rôle de rédacteur en chef et directeur de la publication. / A writer and photojournalist by profession, Guillaume Vincent won his stripes in the QMI agency. He joined Tremblant Express in 2014. Promoted in 2017, he has been editor-in-chief and co-publisher since then.

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