Clubs de ski : une tradition depuis près de cent ans

La région des Laurentides, et plus particulièrement la municipalité de Mont-Tremblant, bénéficie depuis près d’un siècle d’une structure organisationnelle de préparation d’athlètes de ski alpin. Avant même l’arrivée de Joe Ryan (hiver 37-38), le village de Saint-Jovite avait déjà son club de ski créé en 1930 et basé au Gray Rocks Inn, au lac Ouimet.

L’engouement pour les sports de glisse attire dans la région les passionnés de sports d’hiver. Après le décès du fondateur de Gray Rocks en 1926, son fils, Frederick Haskell, (Tom) Wheeler, puis son jeune frère Harry, tous deux visionnaires et bons promoteurs, n’hésitent pas à s’associer au Club de ski Saint-Jovite.

Yvan Pierre Taché. ©Courtoisie

Avec Herman Johannsen (Jackrabbit), Harry Pangman, George Jost et le Red Birds Ski Club de l’Université McGill, ils tracent les premières pistes de ski de fond le long des lacs Mercier, Ouimet et Gauthier ainsi qu’une piste de ski alpin sur le versant sud du mont Tremblant.

Le premier instructeur-chef du Club de ski Saint-Jovite fut W.H. Pauly (Bill) appuyé par le très généreux O.F. Olsen.

Le club organisait déjà des compétitions à cette époque. La première comptait quatre épreuves (Four Way); descente, ski de fond, slalom et saut à ski.

La descente débutait au sommet du White Peak pour une distance de 4 km jusqu’à la rivière du Diable. Les compétiteurs de ski de fond partaient après le pont Beauvallon pour un circuit d’environ 8 km qui se terminait devant l’hôtel Gray Rocks.

Le slalom se déroulait sur une pente de Gray Rocks et le saut de 35 m avait lieu près du lac Ouimet. En 1930, les premiers gagnants de la descente et du grand combiné furent respectivement Dickie Ball du Montréal Ski Club et Karl Baadsvik du Viking Ski Club.

Une première reconnaissance

La consécration du Club de ski Saint-Jovite arrivera en 1932 lorsqu’il se verra octroyer la première coupe Québec-Kandahar, commanditée par le club Red Bird. Participer à la compétition demandait de la détermination. La plupart des concurrents arrivaient par train à la gare de Saint-Jovite, le vendredi soir, puis se rendaient à l’hôtel Gray Rocks pour y passer une première nuit.

Le lendemain, ils se rendaient à ski de fond jusqu’au mont Tremblant pour ensuite grimper le tracé tout en le damant jusqu’au sommet. Bien sûr, ils emportaient avec eux leurs victuailles et leur sac de couchage pour passer la nuit dans un camp de bois rond construit par les Wheeler. Un poêle à bois maintenait une température confortable et, selon mon père, l’alcool contribuait aussi à garder tout le monde au chaud… inutile de préciser que la soirée n’était pas très reposante.

Dimanche, journée de course

Jackrabbit était seul responsable du chronométrage. Tous les coureurs synchronisaient leur montre avec celle de Jack qui effectuait le parcours en premier. Une demi-heure plus tard, le premier compétiteur s’engageait sur la piste. Les départs se faisaient ensuite toutes les cinq minutes. Jackrabbit les attendait sur la ligne d’arrivée et inscrivait les temps de chacun.

Bien sûr, il arrivait que les coureurs se dépassent pendant les compétitions, mais le système, quoique rudimentaire, fonctionnait très bien. Lorsque tout était fini, il était temps de retourner à la gare pour rentrer à la maison. On peut imaginer que le lundi au bureau devait être difficile.

Le 15 février 1939, à midi trente, eut lieu la quatrième compétition en descente sur la piste Taschereau. Journée importante; c’était la première fois que l’on utilisait un télésiège pour monter la première portion de la piste. Le reste se faisait encore à pied.

L’année suivante, un T-Bar sera installé sur la deuxième section pour se rendre presque au sommet. Dès lors, l’ère moderne arrive au mont Tremblant et la station est en plein essor. L’organisation de compétitions se développe dans les Laurentides, au Québec, partout dans l’est du pays et aux États-Unis… (à suivre)

 

Du même auteur : Lucile Wheeler : la Tremblantoise qui inspira des générations de skieuses (Cliquez sur l’image)

 

Peter Duncan121 Posts

Membre de l’équipe canadienne de ski alpin de 1960 à 1971, skieur professionnel de 1971 à 1979 et champion américain en 1965, Peter Duncan a participé aux Jeux olympiques de 1964 à Innsbruck ainsi qu’à ceux de 1968 à Grenoble. Intronisé au Temple de la renommée du ski au Canada, au Panthéon des sports du Québec et récipiendaire de la médaille du gouverneur général, Peter a longtemps été commentateur de ski à la télévision./ Peter Duncan is a Canadian former alpine skier who competed in the 1964 and the 1968 Winter Olympics. He was named to the Canadian National Alpine Team in 1960 at the age of 16 and competed at the national level for the next 10-years until 1970 before retiring.

Michel Normandeau

Connor O’Brien

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