Boule de cristal (Partie 2)

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Si seulement j’en avais une… elle me serait bien utile pour répondre à la plupart des questions qu’acheteurs et vendeurs se posent en ce moment.

Pour rappel : devrais-je attendre encore un peu pour vendre ? Dois-je acheter maintenant ou attendre ? Est-ce une bulle ? Quand les hausses s’arrêteront-elles ?

Au mois de mars, nous avons répondu aux deux premières questions les plus posées. Ces dernières sont légitimes, mais les réponses sont loin d’être simples. En ce mois d’avril, nous traiterons des deux dernières questions.

Est-ce une bulle ? Quand la hausse s’arrêtera-t-elle ?

Il est très complexe de déterminer si nous sommes dans une bulle avant que celle-ci n’éclate. Faisons la lumière : la rigidité du processus d’obtention d’un prêt au Canada nous protège d’une bulle ; il faut avoir les reins solides pour y obtenir du financement.

Une bulle se caractérise par une hausse inexplicable des prix. Il va sans dire qu’il y a eu une croissance exceptionnelle de la demande et des prix depuis deux ans pour les résidences secondaires ; Mont-Tremblant n’y a pas fait exception.

Cette augmentation s’explique par plusieurs critères :

  • La crise et le désir de fuir les grands centres urbains où les mesures sanitaires étaient plus difficiles à vivre ;
  • L’avancement de départs en retraite ;
  • L’intérêt nouveau du télétravail permettant d’utiliser sa propriété rurale plus de deux jours par semaine et jusqu’à sept en y aménageant à plein temps ;
  • Les économies faites sur l’absence de trajets ;
  • L’anticipation de projets d’acquisition ;
  • La hausse des coûts de construction ;
  • Les taux hypothécaires très bas ;
  • Les résultats exceptionnels de la bourse ;
  • L’équité entre les marchés immobiliers de Montréal et Ottawa — qui abritent les acheteurs primaires de Mont-Tremblant — et notre marché local ;
  • L’accroissement des revenus de location grâce aux voyageurs locaux.

Ces causes sont-elles durables ? Si toutes ces raisons sont seulement temporaires, et que tous ces motifs d’avoir procédé à des acquisitions disparaissent en même temps, il risque d’y avoir un retour de balancier qui viendra nous casser les dents.

Heureusement, certains de ces critères semblent perdurer. La crise a généré un engouement pour le télétravail et l’utilisation de la résidence secondaire qui en découle.

Ce qui dément la théorie de la bulle, selon moi, est que cette évolution du marché s’est faite avec des acheteurs locaux — des acheteurs de Montréal et d’Ottawa pour une grande majorité. Pas de yuan chinois, d’euros, ni même de dollars américains ou de livres sterling rencontrés en abondance ces deux dernières années.

Mont-Tremblant a pourtant toujours connu son lot d’acheteurs étrangers. Bon an, mal an, de 1995 à 2008, 20 % des acheteurs n’avaient pas gagné leur mise de fonds en dollars canadiens.

Ceci offre, à mon avis, une solidité au marché. Je pressens le retour des acheteurs étrangers quand les motifs éphémères d’acquisition amenés par la pandémie auront disparu.

Lors de l’écriture de ces lignes, le marché immobilier continue de grimper. Je crois cependant que nous assisterons prochainement à un plateau des valeurs. L’incertitude qu’amènent la guerre en Ukraine, la baisse de la bourse et la hausse des taux hypothécaires vont faire un peu ralentir la demande ; le marché immobilier craint l’incertitude.

Par contre, pour savoir si après cette parenthèse, ça repartira… il me faudrait vraiment une boule de cristal…

 

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Pascale Janson

 

Pascale Janson31 Posts

Pascale Janson, BAA Directrice d’agence, copropriétaire et courtier immobilier agréé chez Les Versants Mont-Tremblant. Pascale détient un baccalauréat en marketing et en gestion d’entreprise des HEC de Montréal. Elle a travaillé plusieurs années à Paris et à Montréal. En 2003, elle a décidé de relever le défi de créer, avec son père, sa propre bannière en immobilier. / Agency manager and co-owner Pascale studied marketing and management at the HEC Montréal and worked for several years in Paris and Montreal. In 2003, she agreed to her father Etienne’s proposal to open a local real estate office.

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