Anatomie d’un knock-out

Vous souvenez-vous du lâcheur ou de la lâcheuse? Personne ne s’en souvient. J’ai eu cette pensée en octobre dernier, alors que j’étais en position fœtale à 2,5 km du fil d’arrivée dans le cadre des Championnats du monde Ironman.

Il m’a fallu bien longtemps avant de m’accorder le droit à l’échec, et encore plus longtemps pour me laisser le droit à la victoire. On me demande souvent conseil sur les objectifs, la motivation et l’entraînement.

Le mieux que je puisse faire est de partager l’approche que j’adopte pour vaincre mes peurs et renforcer ma confiance. À prendre avec un grain de sel.

J’ai choisi d’aborder chaque revers comme une occasion de me ressaisir et d’attaquer à nouveau. Depuis janvier, j’accorde de moins en moins d’importance à la mise en forme et je fais des petits pas pour développer ma confiance. L’entraînement n’est pas toujours agréable.

En réalité, la plupart des exercices que je répète sont tout sauf agréables. Je passe chaque séance à taire la voix intérieure qui me supplie de me contenter d’être « juste assez bon ».

J’ai appris à me calmer, sachant que ce sont les petits efforts déployés de façon constante qui paient en fin de compte. Je me répète souvent cette phrase, surtout lors d’intervalles exigeants, quand la météo est capricieuse et pendant les interminables journées d’hiver.

Jusqu’à ce que « ça » arrive. « Ça », c’est le tournant à partir duquel je crois davantage en moi-même qu’en la multitude de facteurs externes qui jouent contre moi. Une fois ce point atteint, rien ne peut me battre, peu importe ce qui figure au tableau de pointage.

Prenons comme exemple le cas de Malcolm Gladwell et sa théorie des 10 000 heures d’entraînement menant à la maîtrise de n’importe quelle discipline. C’est une théorie comme une autre. Honnêtement, le temps que ça me prendra m’importe peu. Je mets en réserve tous les petits efforts déployés et me tiens loin des éventuelles réussites en cours de route.

Je conçois l’entraînement comme si j’étais un boxeur : la boxe pour l’argent n’a rien à voir avec la boxe par passion. À cet effet, j’ai bien plus à gagner en me préparant qu’en encaissant des coups. J’aborde l’entraînement avec une attention particulière aux distances à parcourir, aux conditions et aux compétiteurs.

La générale est bien plus importante que la première. Incapable de bouger sur l’asphalte de la route Queen K en octobre dernier, je savais que tout n’était pas joué.

Je me suis dit : « C’est temporaire. On en sort grandi. » On se relève, on souffle un bon coup et on continue le combat. Voilà ce que j’appelle une victoire.

 

 

 

Tony O'Keeffe39 Posts

Tony O’Keeffe a réalisé son lot de défis sportifs. Détenteur des titres de champion du monde dans sa catégorie d’âge du Ironman 70.3 et du Ultraman Kona Hawaï, il a complété plus de 30 Ironman avec multiples podiums et six premières places dans sa catégorie d’âge, neuf Championnats du monde Ultraman en plus de trois RAAM (Race Across America). / Tony O’Keeffe has succeeded at more than his share of sports challenges. Holder of World Championship titles for his age category in Ironman 70.3 and Ultraman Kona Hawaii, he has completed more than 30 Ironman events with multiple podium finishes and six first places in his age category, nine World Ultraman Championships as well as three RAAM (Race Across America) events.

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