Le papillon monarque, migrateur en péril

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Le choix du monarque comme insecte emblématique de l’Animalium n’est pas dû au hasard. Dans les années 1990, j’ai contribué bien modestement à la sauvegarde de ce papillon exceptionnel en élaborant avec des collègues de la fondation mexicaine Monarca A.C. un plan de communication visant à sensibiliser le public à son égard.

Deux éléments de cette initiative me viennent à l’esprit. Sachant que les monarques nés au Canada à la fin de l’été traversent tous les États-Unis pour passer l’hiver au Mexique, cet insecte migrateur agit comme un lien naturel entre nos trois pays.

Nous avons convaincu les dirigeants de nos pays à choisir le monarque comme emblème de la Commission de coopération environnementale mise en place à la signature de l’Accord de libre-échange Canada États- Unis –Mexique en 1994 et dont le secrétariat est à Montréal.

La même année était inaugurée au Musée canadien de la Nature une exposition itinérante sur le papillon monarque. Cette exposition fut présentée pendant une dizaine d’années dans les grands musées d’Amérique du Nord, dont l’Insectarium de Montréal, avant d’aboutir au Musée des enfants de Mexico.

Grâce à ces initiatives et à bien d’autres par la suite, le monarque est aujourd’hui mieux connu du public. Mais la déforestation des montagnes où il passe l’hiver, la perte d’habitats naturels le long de ses corridors de migration, l’utilisation de pesticides et les changements climatiques menacent les populations migratrices de ce papillon dont l’espèce est considérée en péril au Canada depuis 2003.

Le monarque est le plus grand papillon diurne du Québec. On peut favoriser sa présence en plantant de l’asclépiade, la plante dont se nourrissent exclusivement ses chenilles. L’asclépiade et une variété d’autres plantes nectarifères nourrissent aussi les papillons adultes et plusieurs insectes pollinisateurs.

Réduisons l’usage des pesticides, aménageons des jardins à papillons et le monarque régnera encore longtemps. Le monarque est en vedette dans la section des arthropodes de l’Animalium, musée zoologique à Mont-Tremblant.

 

Du même auteur : Le piquant porc-épic (Cliquez sur l’image)

 

Jacques Prescott131 Posts

Jacques Prescott est biologiste, professeur associé à la Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi. Spécialiste de la biodiversité et du développement durable, il est l’auteur de nombreux livres et articles sur la faune et la conservation de la nature. Il nous fait l’honneur de rejoindre notre équipe de collaborateurs et signera chaque mois une chronique intitulée Faune et flore. / Jacques Prescott is a biologist, associate professor with the Chair in Eco-Counselling of the Université du Québec à Chicoutimi. A specialist in biodiversity and sustainable development, he is the author of numerous books and articles about wildlife and nature conservation. He has honoured us by joining our team of contributors and will write a monthly column entitled Wildlife and Habitat.

1 Comment

  • Jean Denis Reply

    septembre 10, 2020 at 5:41

    Proposer uniquement des asclépiades de Syrie (Asclepias syriaca) n’est pas la solution car c’est une plante envahissante à courte floraison. Il y a des asclépiades moins envahissantes comme l’Asclépiade tubéreuse (A. tuberosa) avec une plus belle floraison. Mais il y a un cortège de plantes ornementales utiles – voir les articles de l’horticulteur Larry Hodgson – https://jardinierparesseux.com/tag/asclepias-tuberosa/.

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